Les cliniques privées, ou du moins certaines d'entre elles, par manque de professionnalisme, par négligence, ou tout simplement un total mépris des patients, continuent de faire des victimes. Des interventions basiques, telle une petite chirurgie esthétique, finissent par tourner au drame, comme il a été le cas pour Imane Bensmina, qui a fini par y laisser la vie. Cette jeune femme de 32 ans, est décédée le 17 juin des suites d'une chirurgie esthétique, soit une simple liposuccion, selon les déclarations de sa cousine dans un post Facebook. Dans les détails, cette dernière explique que la victime a choisi de faire son intervention dans une clinique réputée de la capitale, mais les choses ont mal tourné. Ils « l'ont gardée 8h au bloc, et ont caché son état 3 jours durant, en disant à la famille qu'avec le Covid-19, ils ne pouvaient pas entrer la voir dans sa chambre », poursuit la cousine de la défunte. Tout en exprimant sa colère et celle de toute la famille, elle avance que « la chirurgie esthétique est une chirurgie spécialisée qui doit se dérouler dans des conditions optimales : médecins anesthésistes, réanimateurs infirmiers qualifiés, matériels de pointe… ». À en croire ses mots, c'est une histoire semblable à plusieurs autres, relayées dans les médias, mais le malheur est que dans la majorité des cas, les auteurs de ces crimes s'en sortent dans l'impunité totale. « Les parents sont dans une colère et un deuil terribles. Ils veulent que cette affaire fasse du « buzz » pour qu'un vrai débat ait lieu au Maroc au sujet de la chirurgie esthétique. Les parents de la défunte souhaitent en parler publiquement et faire circuler l'information. Sa mère ne veut pas que d'autres gamines paient le prix (…) », dit-elle. Et d'ajouter: « Imane a fait confiance à des charlatans, elle en a payé le prix fort! ». Interrogé par Hespress Fr sur cette affaire, le président de la Fédération marocaine des Droits des Consommateurs, Bouazza Kherrati, avance que «dans la médecine il y a l'obligation de moyens. C'est-à-dire que le chirurgien dans une spécialité quelconque, au moment de procéder à la chirurgie, doit disposer de tous les moyens nécessaires qui garantissent le bon déroulement de l'opération. Mais n'est pas tenu du résultat, parce qu'il n'y a pas de risque zéro». Cependant, en matière de chirurgie esthétique, Kherrati va dans le même sens que la famille de la victime et avance que «le chirurgien est tenu de l'obligation du résultat et ne doit pas se tromper», notant que « si cela arrive, ce sera une faute professionnelle ». Notre interlocuteur est catégorique: « La famille de la jeune femme doit recourir à la justice et porter plainte contre les auteurs de cet acte ». Par ailleurs, selon un expert en la matière consulté par Hespress Fr, et qui préfère garder l'anonymat, «le risque zéro n'existe pas dans la médecine en général. Et la chirurgie plastique peut comporter des risques même si elle est exercée dans les meilleures conditions et par un chirurgien hautement qualifié ». Toutefois, notre interlocuteur estime que le « chirurgien plasticien est tenu par l'obligation des moyens renforcés et se doit de mettre toutes les conditions nécessaires de son côté pour obtenir le meilleur résultât. Mais il n'est tenu en aucun cas par une obligation de résultat». Le résultat n'est pas garanti, certes, mais de là à y laisser la vie, il y a un pas que Imane a malheureusement franchi. A noter que la rédaction de Hespress FR a tenté de joindre la famille de la défunte, mais en vain. Affaire à suivre …