L'organisation des Nations-Unies a appelé mardi à un financement urgent de 2,4 milliards de dollars pour l'aide humanitaire au Yémen, plongé depuis plus de cinq ans dans un conflit armé meurtrier qui a amené ce pays du sud de la péninsule arabique au bord du gouffre. Lors d'une conférence virtuelle de bailleurs de fonds pour le Yémen, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à financer d'urgence la plus grande opération humanitaire au monde pour répondre aux multiples urgences auquel est confronté le pays, où quatre personnes sur cinq ont besoin d'un soutien vital et dont population est confrontée à de multiples défis économique, sanitaire et alimentaire. « Nous sommes dans une course contre la montre », a rappelé Guterres aux bailleurs de fonds sollicité pour financer l'aide humanitaire au Yémen, qui ne compte pas uniquement que des menaces sanitaires, mais dont la population est aussi confrontée à une malnutrition sévère et aux déplacements forcés créés par le conflit. Le chef de l'ONU a souligné le besoin de financements supplémentaires, dont l'absence risque, selon lui, de mettre en péril dans les prochaines semaines 30 programmes des Nations Unies sur 41 dans le pays. « Il n'y a pas de temps à perdre », a-t-il dit. « La situation au Yémen est catastrophique », a renchéri, de son côté, Mark Lowcock, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l'ONU. « Les Yéménites disent que la situation est pire aujourd'hui qu'à n'importe quel autre moment de leur histoire », a ajouté le Coordinateur des secours d'urgence des Nations-Unies (OCHA). Cinq années de guerre au Yémen ont mis le système de santé dans un « état d'effondrement », a-t-il rappelé, notant que la population doit faire face à plusieurs menaces sanitaires telles que le choléra, le paludisme, la dengue et désormais le coronavirus. « La pandémie de Covid-19 se propage rapidement à travers le pays », a averti Lowcock, précisant que des centres de santé refusent des patients car ils sont pleins ou parce qu'ils ne disposent pas des moyens de traiter les personnes atteintes du virus. Pour le chef de l'humanitaire de l'ONU, « le plus grand défi » maintenant est le financement de l'aide. Il a ainsi appelé les bailleurs de fonds à faire des contributions généreuses, au regard de celles qu'ils ont faites l'année dernière, à mettre rapidement à disposition les fonds qu'ils promettent et de permettre une flexibilité de cet argent afin de financer rapidement les besoins les plus importants et pressants.