La France a mis en place trois vols quotidiens vers Alger ainsi qu'un pont maritime avec le Maroc dans le but de rapatrier ses ressortissants bloqués par la pandémie du coronavirus (Covid-19) a annoncé mardi 26 mai le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur les ondes de la radio française « France Inter ». La compagnie aérienne Air France assurera plusieurs vols quotidiens entre Alger et Paris, toujours dans le seul cadre des rapatriements vers l'Hexagone de ressortissants coincés outre-Méditerranée par la pandémie du coronavirus (Covid-19). Par ailleurs, ASL Airlines France (anciennement Europe Airpost) une compagnie (low coast) basée à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle opèrera 26 mai une rotation (vol spécial) sur ce même trajet au tarif unique de 390€ TTC. Du 24 mai, selon le site du consulat français à Alger mais seulement à partir de ce mercredi 27 mai et jusqu'au 14 juin 2020 la compagnie nationale française, effectuera trois rotations entre les aéroports d'Alger et de Paris-CDG. Dès demain donc et puis les jours suivants, trois départs de la capitale algérienne seront effectués. Le consulat précise que des conditions particulières seront appliquées à ces vols. Ils sont réservés aux personnes résidant en France (ressortissants français ou de l'Union européenne, étrangers en possession d'un titre de séjour) et peuvent être réservés à partir du 24 mai sur le site Internet d'Air France et ne peuvent être réservés qu'au départ d'Alger uniquement, avec pour destination l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Un tarif unique spécial est appliqué, le consulat n'en a pas dévoilé le montant. Depuis le début de la levée du confinement en France le 11 mai, Air France avait mis en place un vol quotidien entre les deux capitales. L'ambassade de France à Alger a rappelé à tous les voyageurs bloqués que les liaisons aériennes et maritimes avec la France « avaient été suspendues par les autorités algériennes à compter du 17 mars dernier. Le même jour, les frontières extérieures Schengen se fermaient également. Plusieurs centaines de vols reliant chaque semaine l'Algérie et différentes villes françaises en furent du fait suspendus ». Pour sa part Air Algérie dont toute la flotte est clouée au sol, ne prévoit toujours pas officiellement de reprise de ses vols avant « juillet ou août ». Air France à titre de rappel indique que l'aéroport d'Alger ne figure toujours pas dans le calendrier de reprise de ses vols réguliers. Toujours est-il que, les candidats au départ vers Paris devront présenter une attestation de déplacement international dérogatoire à l'arrivée en France et remplir une attestation sur l'honneur d'absence de symptômes du coronavirus (Covid-19). « Le trafic entre la France et l'Algérie sera un indicateur d'un retour progressif à la normale du transport aérien. Cependant, on peut d'ores et déjà s'attendre à une hausse des prix, sur un marché qui a toujours été un peu onéreux au kilomètre parcouru, durant la haute saison » fait-on encore savoir du côté du transporteur français. Jean-Yves Le Drian a concédé des difficultés mais a aussi pointé les réglementations très strictes qui compliquent les rapatriements depuis les pays du Maghreb. « Je comprends les frustrations de nos compatriotes bloqués, qu'ils comprennent aussi les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Nous faisons le mieux possible mais ce n'est pas toujours simple », a-t-il plaidé. « Depuis la mi-mars, 200 vols spéciaux ont permis le rapatriement de 30 000 Français et Françaises du Maroc, soit beaucoup, beaucoup plus que les dispositifs mis en place par d'autres pays européens comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni », a assuré Jean-Yves Le Drian.