Après une première rencontre la semaine dernière à Téhéran pour un sommet consacré à la Syrie en présence du président iranien, Hassan Rohani, les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine, ont prévu de se revoir lundi prochain, mais cette fois-ci à Sotchi, avec toujours la question syrienne à l'ordre du jour. Le président Erdogan s'efforce d'arracher un cessez-le-feu dans la province syrienne rebelle d'Idleb après avoir échoué à le faire lors du sommet de Téhéran, alors que les forces du régime de Damas, appuyées par Moscou et Téhéran, semblent depuis plusieurs jours sur le point de lancer une offensive. La région d'Idleb est le dernier fief de l'opposition armée au président Bachar al-Assad, mais elle est contrôlée à 60% par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), composé notamment de l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie. L'offensive voulue par Damas et appuyée par Moscou et Téhéran, « vise en premier lieu à combattre et éliminer les terroristes ». A ce propos, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu a affirmé, vendredi 14 septembre, que « sur la question de combattre les organisations terroristes (à Idleb), nous sommes prêts à coopérer avec tout le monde ». Toutefois, a-t-il relevé, « tuer sans discrimination des civils, des enfants et des femmes sous le prétexte de combattre une organisation terroriste, ce n'est pas humain ». La Turquie, qui appuie les rebelles, craint qu'une offensive de grande ampleur contre Idleb, province située à sa frontière, ne provoque un nouvel afflux de réfugiés sur son territoire, alors qu'elle accueille déjà plus de 3 millions de Syriens.Selon l'ONU, environ trois millions de personnes, dont la moitié sont déjà des déplacés d'autres régions de Syrie, vivent en effet à Idleb et dans les poches insurgées voisines.