Près de 80 recherches sont en cours dans le monde pour élaborer un vaccin contre le SARS-CoV-2 ou plus vulgairement le coronavirus (Covid-19). Plusieurs ont commencé les essais cliniques sur l'homme, et pourraient aboutir d'ici quelques mois. Mais pour autant la question reste posée quant à l'efficacité de ces vaccins. Le dernier décompte de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) date du 26 avril 2020. A cette date, 79 recherches étaient en cours pour un vaccin, dont sept étaient en phase clinique, c'est-à-dire qu'elles avaient commencé des essais sur l'homme afin de vérifier en premier lieu l'innocuité du vaccin afin de déterminer s'il provoque des effets secondaires. Parmi ces projets se trouvent cinq recherches en Chine : celle de Sinovac, celle de CanSino Biological et celle de l'Institut des produits biologiques de Pékin, en association avec l'Institut de Wuhan sont les plus prépondérants pour être entrés en phase deux. Autrement dit une expérimentation, sur un groupe plus large, après une première phase sur une centaine de personnes. Au total, 2 575 volontaires ont été vaccinés. « Aucun effet indésirable majeur n'a été rapporté », a indiqué ce vendredi 15 mai le vice-ministre chinois de la Santé. La Chine a été le premier pays à entrer dans la course du vaccin, sitôt le génome du virus séquencé en janvier. Les laboratoires du pays avaient alors, été mis à contribution pour développer un vaccin et nombre de projets de recherche sur des vaccins contre d'autres maladies ont été suspendus pour consacrer toutes les ressources disponibles au seul vaccin contre le SARS-CoV-2, nom du nouveau coronavirus (Covid-19). L'un des plus prometteurs a été développé par des scientifiques militaires à Wuhan, premier foyer officiel de la pandémie. L'Académie militaire des sciences médicales de l'armée chinoise, en collaboration avec la compagnie CanSino BIO, travaille sur un vaccin qui utilise un adénovirus – un virus-vecteur pour faire entrer le pathogène dans le corps-. Les tests ont commencé en mars dernier, en même temps que les premiers tests sur les humains aux Etats-Unis. Les quatre autres projets concernent des vaccins plus classiques. Ils contiennent une version inactivée du nouveau coronavirus. Elle est administrée pour déclencher une réaction immunitaire chez le patient. Des études cliniques, menées sur des panels de population réduits, peuvent rapidement montrer si un vaccin est sûr ou pas. Mais démontrer son efficacité est plus complexe. Après la phase 1 vient le temps de la phase 2, où l'équipe doit démontrer que le vaccin fonctionne dans une population restreinte, puis la phase 3, où les essais doivent avoir lieu par exemple sur 2000 à 5000 personnes. Cela prend du temps : il s'agit d'abord de vacciner ces gens, puis de voir, dans un contexte de pandémie, s'ils attrapent le virus ou pas. Une autre procédure permettrait d'aller plus vite mais elle est soumise à condition, celui de disposer d'un traitement. Surnommée le «humane challenge» (défi humain), elle consiste à sélectionner un groupe de personnes, de les vacciner, puis de leur inoculer le virus afin de voir s'ils le développent ou pas. La science ne disposant, dans le contexte actuel, d'aucun remède efficace contre le nouveau coronavirus, tous les regards sont donc braqués vers un possible vaccin seul espoir de se débarrasser de ce mal. Hier, vendredi, le groupe chinois Sinovac Biotech s'est dit prêt à produire 100 millions de doses par an de son «Coronavac», qui n'en est encore qu'au stade expérimental selon le vice-ministre chinois de la Santé. Pour la course au podium d'autres projets à l'international sont portés par des références dans la fabrication de vaccins au niveau mondial à l'image notamment de l'Université d'Oxford et Martin Bachmann à Berne de la firme américaine Inovio Pharmaceuticals ainsi que l'Institut national des maladies allergiques et infectieuses, situé aux Etats-Unis ou le consortium composé de la firme allemande BioNTech, de son partenaire chinois Fosun Pharma ainsi que de la multinationale américaine Pfizer.