Malgré la pandémie du coronavirus et les appels à abandonner l'embargo américain sur l'Iran, les Etats-Unis, ont affirmé, mercredi 29 avril, envisager « toutes les options » pour le prolonger au delà de son expiration prévue pour octobre. Selon le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, les Etats-Unis ne seraient pas prêts à exclure l'invocation de l'accord sur le nucléaire dont ils se sont unilatéralement retirés depuis l'accession au pouvoir de Donald Trump, et cela dans l'optique de permettre le retour de l'embargo sur l'Iran. « Nous demandons à nos partenaires du E3 (France, Allemagne et Royaume-Uni) de prendre les mesures qu'ils peuvent prendre. Nous allons travailler avec le Conseil de sécurité de l'ONU pour prolonger l'interdiction sur les ventes d'armes », a affirmé le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo lors d'une conférence de presse à Washington. « Si nous n'arrivons pas à faire en sorte que les autres agissent, les Etats-Unis envisagent toutes les options pour y parvenir », a-t-il ajouté, réaffirmant que l'accord sur le nucléaire iranien est un « échec ». « Les échecs de l'accord nucléaire iranien sont légion. L'un d'eux est devant nous, dans seulement quelques mois, quand la Chine, la Russie et d'autres pays à travers le monde pourront tous vendre des systèmes d'armes conventionnelles d'envergure aux Iraniens », a-t-il estimé. Toutefois, les Etats-Unis n'ont pas caché leur intention d'invoquer ce même accord qu'ils critiquent et dont ils se sont retirés, pour faire pression sur l'Iran et imposer le retour de l'embargo. « La résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU est très claire » et « sans ambiguïté »: « le fait que les Etats-Unis sont un Etat participant est écrit dedans », en référence au texte de l'accord. « Il suffit de la lire », a déclaré M. Pompeo. « Et les droits prévus pour les participants dans la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sont pleinement disponibles pour tous ces participants », a-t-il conclu. En effet, l'embargo sur l'Iran est inscrit dans une résolution de 2015 du Conseil de sécurité qui entérine l'accord sur le nucléaire iranien, mais il arrive à expiration en novembre et, la Chine et la Russie comptent bien mettre leur veto à tout renouvellement de l'embargo. Washington pourrait en dernier recours, dire qu'il a toujours été partie prenante de l'accord, attestant d'une violation de la part de l'Iran pour obliger le retour des sanctions de l'ONU levées après la signature de l'accord sur le nucléaire iranien en 2015. Après la sortie des Etats-Unis de l'accord et le rétablissement de leurs sanctions, encore plus contraignantes, visant à asphyxier économiquement le pays, en application de la stratégie de « pression maximale » opérée par administration Trump, les inimitiés entre les deux pays se sont encore plus creusées.