Le sommet tant attendu entre les trois Présidents Poutine, Erdogan et Rohani a eu lieu vendredi 7 septembre en Iran. Les dirigeants n'ont pas pu surmonter leurs divergences et ont conclu à la tenue d'un nouveau sommet en Russie. Les trois pays ont, toutefois, réitéré leur engagement en faveur de l'éradication du terrorisme en Syrie. Dans le communiqué final et officiel sanctionnant cette rencontre, les trois dirigeants alliés du régime de Bachar Al Assad, ont convenu du au règlement de la situation d'Idleb « dans un esprit de coopération » qui caractérise le processus d'Astana, pour ramener la Syrie à la paix. S'exprimant sur le sommet tripartite, le Président iranien l'a qualifié de « très efficace et utile ». « Ce sommet se tient au moment où les Etats-Unis essayent d'accuser le gouvernement syrien des attaques chimiques et, en utilisant ces accusations ils cherchent à s'ingérer illégalement en Syrie», a déclaré Hassan Rohani en conférence de presse. Rohani s'est clairement montré favorable à l'offensive imminente à Idleb par les forces gouvernementales syriennes. « Le combat contre le terrorisme à Idleb est indispensable au retour à la paix et à la stabilité en Syrie, mais ce combat doit épargner les civils tout comme il faut éviter la politique de la terre brûlée », a-t-il fait savoir. Le Président turc, Recep Tayyib Erdogan a, quant à lui, campé sur sa position de vouloir une trêve afin d'éviter que la Turquie ne soit envahie par de nouveaux réfugiés fuyant la guerre. Selon lui la capacité d'accueil de réfugiés de la Turquie a atteint sa limite. « La résolution du conflit à Idleb ne doit pas engendrer une nouvelle crise ou un nouveau conflit. Nous devons respecter l'esprit des accords d'Astana et résoudre la question d'Idleb dans cet esprit », a insisté le Président Erdogan, soulignant la nécessité d'un cessez-le-feu. Pour la Russie, les rebelles doivent déposer les armes pour aboutir à la paix dans la région, les terroristes doivent se mettre en retrait pour garantir la vie sauve aux nombreux civils d'Idleb. « Je pense que le président turc a raison dans l'absolu. Ce (une trêve) serait une bonne chose. Mais je ne peux pas parler pour (les absents) et surtout pas pour les terroristes de Jabhat al Nosra ou de l'EI », a estimé le Président Vladimir Poutine, rappelant à l'occasion que leur priorité commune est d'éradiquer le terrorisme en Syrie. « Nous avons tué, nous tuons et nous tuerons les terroristes» en Syrie, avait déclaré jeudi 6 septembre, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. La Russie a en effet mené des frappes aériennes contre les terroristes de du Front Al Nosra à Idleb depuis mardi et les offensives russes ont continué vendredi. Du côté de l'ONU, l'émissaire pour la Syrie Staffan de Mistura a demandé, lors d'une vidéo conférence avec le Conseil de sécurité qui se dit très préoccupé par la situation humanitaire à Idleb, à ce que des « routes d'évacuation volontaire » soient installées pour permettre aux civils syriens de quitter la province d'Idleb. Un nouveau sommet tripartite sur la crise syrienne devrait avoir lieu à Moscou cette fois-ci, ce sera le 4ème sommet entre les trois pays. Il sera question, entre autres, des conditions dans lesquelles les réfugiés seront rapatriés vers leur terre natale.