A une semaine du premier anniversaire du Hirak, les Algériens ont de nouveau investi les rues de la capitale Alger et des autres villes et wilayas d'Algérie pour une fois de plus exprimer le rejet de la classe politique et afin de réclamer un véritable changement du modèle de pensée politique du régime actuel. Mostaganem, Tlemcen, Sidi Bel Abbés, Tiaret, Bechar, Jijel, Bejaia, Tizi Ouzou et autres ont été noires de monde en ce 51ème vendredi de rang qui a mobilisé beaucoup plus de monde que le cinquantième. Malheureusement il n'y a pas de répondant. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune soufflant le chaud et le froid a gracié, le 6 février 2020, près de 6 300 détenus dont le reliquat de peine est inférieur à 18 mois. Mais malheureusement pour les manifestants descendus en nombre en ce 51ème vendredi dans la rue, cette mesure ne s'applique pas aux personnes incarcérées dans le cadre du mouvement Hirak d'où la colère légitime du peuple algérien. Un ressentiment qui s'est concrétisé par une forte mobilisation un peu partout en Algérie où les manifestants de ce 51è vendredi consécutif de ce mouvement populaire ont scandé les slogans habituels n'ayant à l'occasion pas perdu de vue leurs revendications de toujours en appelant à un changement politique et à l'avènement d'un Etat civil et démocratique. Malgré une année de contestation, aux arrestations parmi les manifestants il y a comme monnaie d'échange de la part de l'exécutif algérien. La libération des détenus qui ne font pas parti du Hirak. Pire, sur le terrain, le comportement des forces de l'ordre n'a pas dérogé à la règle. La répression est toujours là, de plus en plus violente, s'abattant systématiquement sur les manifestants. Cela se vérifie notamment à l'ouest du pays. Quant à la capitale Alger, ses portes demeurent contrôlés et ses accès sont bloqués les jours de marche. Près de deux mois après l'élection présidentielle, le pays vit dans une impasse politique qui aggrave la crise économique. Les indicateurs économiques sont dans le rouge. L'érosion des réserves de change, la stagnation de l'activité, la dégringolade du dinar face aux principales devises, les déséquilibres budgétaires et la baisse des prix du pétrole caractérisent le quotidien de l'Algérie. Plus désolant encore si l'on ajoute le rejet, notamment par les manifestants du Hirak, du dialogue auquel avait appelé le président Tebboune, au lendemain de son élection, qui aggrave encore cette impasse politique que traverse le pays depuis près d'an an. Le 51e vendredi a confirmé le retour en force du Hirak de par sa mobilisation record. Mais paradoxalement elle est le signe de l'insatisfaction de la rue vis-à-vis de la politique du régime, notamment en matière des libertés et de la gestion de la crise politique. Aussi, d'ores et déjà les appels du Hirak sont lancés pour une mobilisation record lors des marches du 21 février marquant l'an un d'un événement factuel dans l'histoire de l'Algérie contemporaine.