Alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan accusait mercredi Moscou et Damas de ne pas respecter des accords conclus avec Ankara au sujet du nord-ouest de la Syrie, dix civils ont été tués dans des frappes aériennes nocturnes (mercredi/jeudi) de la Russie, allié du régime syrien. Ce dernier bilan porte à 21 le nombre de civils tués dans les bombardements aériens russes sur la région d'Idleb au cours des dernières 24 heures, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les protestations turques interviennent après que le régime de Bachar Al-Assad se soit emparé de Maaret Al-Noomane une ville stratégique de l'ultime province rebelle en Syrie, Idleb, après des semaines d'intenses bombardements et de raids aériens syriens et russes. La tuerie de la nuit dernière est survenue quand les avions russes ont appuyé les unités terrestres du régime syrien dans leur avancée au nord Maaret Al-Noomane vers la localité de Saraqeb. Ils ont visé Ariha petite localité de la province d'Idleb dans les environs de Saraqeb qui elle est située sur l'autoroute M5, une voie stratégique qui relie Damas à Alep et est considérée comme le dernier verrou avant le libre accès entre la capitale et la seconde ville de Syrie et ancien poumon économique du pays. En attendant que Saraqeb tombe dans les prochaines heures comme un fruit mûr pour le contrôle à 100% de l'axe Damas Alep, la ville rebelle a été pratiquement désertée ces derniers jours à la suite de violents bombardements et seules quelques rares poches de résistance tiennent encore des positions, notamment dans Ariha bombardée par l'aviation russe. Ce qui a causé de lourdes pertes civiles et matérielles a rapporté jeudi l'OSDH. Au moins cinq femmes se trouvaient parmi les victimes de ces frappes sur cette petite localité (nord-ouest), où les forces gouvernementales mènent une offensive contre le dernier bastion insurgé de Syrie. Une clinique, une boulangerie et trois immeubles se sont effondrées suite au bombardement aérien faisant dans un premier bilan, dix tués tous des civils et l'on s'attend à ce qu'il s'alourdisse car d'autres victimes non encore recensés notamment des femmes et enfants sont ensevelis dans les décombres où les secouristes sont à l'œuvre. En attendant le déplacement massif des populations civiles cette se poursuit et ce sont des centaines de milliers de personnes qui se dirigent vers le nord et les frontières turques dans la zone tampon créée par la Turquie.