Washington a refusé d'accorder un visa à Mohammad Javad Zarif, qui voulait assister à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette décision intervient au plus fort de l'escalade des tensions entre les Etats-Unis et l'Iran qui a fait suite à la frappe américaine en Irak qui a coûté la vie au général iranien Qassem Soleimani. Mohammad Javad Zarif a indiqué mardi avoir été informé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, que les Etats-Unis lui avaient refusé son visa pour se rendre au siège de l'ONU à New York. Il a également pointé du doigt le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, en l'accusant d'être l'initiateur de cette décision. « Ce que nous savons, c'est que , lors d'un appel au secrétaire général des Nations unies, il lui a dit, nous n'avons pas le temps de délivrer un visa pour Mohammad Javad Zarif et nous ne lui délivrerons pas de visa », a déclaré Javad Zarif. Les Etats-Unis, en tant que pays où se trouve le siège de l'ONU, sont tenus de fournir des visas à tous les diplomates des pays membres de l'organisation. Un précédent de la sorte avait déjà, eu lieu l'an passé quand Mike Pompeo avait tenté d'empêcher le président et le chef de la diplomatie, iraniens d'entrer sur le sol américain pour se rendre à l'Assemblée générale de l'ONU. Pressés par cette dernière les Etats-Unis avaient reculé et concédé à leur demande en leur fournissant les visas nécessaires à leur entrée. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, sans faire allusion à aucun pays, a appelé lundi en soirée, les dirigeants du monde à la « retenue maximale » et à « renouer le dialogue » pour « stopper l'escalade » des tensions actuelles tendues et hostiles. « Ce chaudron de tensions mène de plus en plus de pays à prendre des décisions imprévisibles, aux conséquences imprévisibles et avec des forts risques de mauvais calculs », a-t-il dit. Antonio Guterres, a par la suite, fait part, par la voix de son porte-parole Stéphane Dujarric, de sa vive préoccupation quant aux refus ou retards de délivrance de visas américains à des diplomates étrangers voulant se rendre au siège de l'ONU à New York. Stéphane Dujarric a déclaré « Pendant de nombreux mois, le secrétaire général et le conseiller juridique des Nations Unies Miguel de Serpa Soares, ont exprimé à plusieurs reprises leur préoccupation et la position juridique de l'ONU aux hauts représentants du pays hôte, à savoir les Etats-Unis ». Il a en outre souligné, « qu'ils continueront de suivre cette affaire de près ». En vertu de l'accord de 1947, le siège de l'ONU à New York bénéficie d'un statut de quasi-extraterritorialité. Paradoxalement, il est nécessaire pour les délégués de pays étrangers devant s'y rendre, d'avoir au préalable bénéficié d'un visa délivré par l'administration américaine. Les autorités des Etats-Unis soit dit en passant ont obligation de laisser entrer sur leur territoire les diplomates étrangers pour des activités liées à l'ONU. Suite à des difficultés d'obtention de visa par des diplomates, russes et iraniens notamment, le 18 décembre, l'Assemblée générale de l'ONU avait adopté une résolution par consensus appelant les Etats-Unis, en tant que pays hôte du siège de l'organisation, à délivrer sans retard ces visas.