Faisant partie de la majorité gouvernementale au parlement, le groupe de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) de la Chambre des représentants vient de déposer une proposition de loi visant à augmenter la durée du congé de maternité pour les mères, et de leur permettre de bénéficier de diverses facilitations à la fin de celui-ci. Cela concerne d'abord les fonctionnaires de l'Etat, puisque le document déposé au Bureau de la première Chambre propose d'amender le Statut général de la Fonction publique. La note introductive de la proposition de loi présentée par le groupe socialiste à la Chambre des représentants, visent à amender l'Article 46 de la Loi 55.05 modifiant et complétant le décret 1.58.008 portant Statut général de la fonction publique. Ce dernier, dans sa forme actuelle, indique que le congé de maternité est fixé à 14 semaines ouvrables et rémunérées. Ainsi, la proposition du groupe socialiste consiste à faire passer le congé de maternité à 16 semaines. Le groupe socialiste propose également d'ajouter un deuxième alinéa à l'Article 46, afin d'accorder aux fonctionnaires en fin de congé maternité le droit à un congé supplémentaire, qui ne dépasse pas les trois mois, rémunéré à hauteur de 50 % du salaire mensuel. La proposition attribue les raisons de l'augmentation de la durée du congé de maternité à l'insuffisance temporaire pour qu'une mère de famille puisse retrouver toute sa force physique et psychologique et se réengager activement dans son travail. C'est d'autant plus vrai que la présence quotidienne au poste de travail ne se concilie pas avec les obligations de maternité au cours des deux premières années suivant la naissance. Le nourrisson ayant avant tout besoin de la présence effective de sa mère biologique, et non pas celle des autres. La proposition de loi, signée par le président de groupe, Amam Choukrane, souligne également la nécessité de permettre à la mère d'exercer son rôle dans des circonstances qui garantissent la sécurité de son enfant. Une attention particulière à accorder jusqu'à ce que la maman retrouve entièrement ses forces de travail. « Il est devenu nécessaire de définir clairement, dans des conditions humaines, sociales et sanitaires, la révision de cette loi, afin de protéger les femmes enceintes et allaitantes et leurs bébés, dans le cadre de son Statut de fonction qui devra requérir une assistance quotidienne contre les risques affectant leur santé et leur sécurité », stipule la proposition déposée par le groupe socialiste. En cas d'approbation, le texte devra être discuté au sein de la Commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants. Pour donner une idée sur la législation en vigueur dans les pays voisins, le système algérien octroie un congé maternité de 14 semaines, soit un total de 98 jours d'absence. En Tunisie, après leur accouchement, les femmes bénéficient depuis mars 2019 de 3 mois de congé maternité au lieu de 2 jusque-là. Elles bénéficient aussi d'un congé prénatal allant de 15 à 30 jours. Une durée jugée également insuffisante par les mamans qui, la plupart du temps, font recours aux arrêts maladie pour achever la période nécessaire à leur rétablissement. En France où l'Etat accorde plus d'importance à la protection sociale, la durée minimum du congé de maternité est fixée à 16 semaines : 6 semaines avant la date présumée de l'accouchement (congé prénatal) et 10 semaines après l'accouchement (congé postnatal). Une durée qui si la maman a déjà au moins deux enfants à votre charge.