Barham Saleh a ramassé ses « cliques et claques » du palais présidentiel de Bagdad et s'en est allé se recueillir dans son fief après avoir jeté un pavé dans la mare et ce, alors que les manifestations continuent de plus belle en Irak. En effet, en Irak, la situation socio-politique est loin de s'apaiser. Violences parfois meurtrières et répressions sont le lot quotidien du citoyen en Irak. Mais pour l'heure, la colère populaire se concentre surtout contre la nomination d'un candidat au poste de Premier ministre par le bloc pro-Iran. Le président Barham Saleh se rangeant de ce côté-ci a, dans une lettre, adressé, des menaces de démission au Parlement plutôt que de soutenir la proposition des pro-Iran de placer au poste de Premier ministre leur candidat qui n'est autre que Assad al-Aïdani l'actuel gouverneur de la province de Bassorah et ministre démissionnaire de l'Enseignement supérieur. Pour cela, Barham Saleh a fait valoir son devoir de protéger l'indépendance, la souveraineté et l'unité d'un pays en ébullition. Le président irakien n'a tout simplement pas voulu d'un candidat, que la population rejette. Il a expliqué qu'il refusait de proposer au Parlement le nom du candidat des pro-Iran arguant que cela ne pouvait qu'aggraver un peu plus la crise politique. Le président irakien a donc menacé de démissionner plutôt que de se soumettre aux velléités parlementaires de la coalition pro-iranienne d'Al Bina qu'il estime ne pas être à l'écoute de la rue. Selon Barham Saleh, en présentant son candidat au poste de Premier ministre, « l'intégrité et la stabilité du pays seraient en péril, j'annonce donc, ici, que je suis prêt à démissionner devant le Parlement » a-t-il affirmé dans sa lettre. Du coup en Irak le mot « constitutionnel » est repris en chœur par les manifestations qui courent toujours en ce vendredi. Mais en face, pour les députés d'Al Bina, le président doit justement assumer ses responsabilités dictées par la Constitution. Le texte lui interdit de refuser la nomination d'un candidat proposé par la formation majoritaire au Parlement. Al Bina s'accroche mordicus au texte et demande au président de soutenir son candidat, l'actuel gouverneur de Bassora, malgré le rejet pur et simple de sa nomination par les manifestants. Mais la légitimité de la coalition pro-iranienne prête à suspicion car à la nomination du Premier ministre Adel Abdel Mahdi (démissionnaire fin novembre dernier), les tractations avaient duré des mois entre deux blocs majoritaires avant que de s'accorder. D'un autre côté, l'élection même des députés qui les forment est remise en cause par les manifestants au regard de fraudes électorales qui leurs ont permis de siéger au Parlement selon la rue. En Irak on est loin d'être sorti de l'auberge.