Contretemps malencontreux pour le premier essai spatial de Boeing qui a vu sa nouvelle capsule Starliner dévier de sa trajectoire. En effet, l'avionneur et géant de l'aérospatiale ainsi que la NASA ont procédé tôt ce matin de vendredi à son lancement sur la fusée Atlas V depuis le Cap Canaveral en Floride, pour une mission de huit jours dans l'espace. Les contrôleurs de vol tentaient une demi-heure après le lancement Starliner de la remettre sur orbite et l'émission en direct de la NASA s'est interrompue pour le fameux « nous vous tiendrons informés ». Les contrôleurs de vol examinaient toutes leurs options selon la NASA et Boeing. « La capsule était toujours dans une position stable, mais pas dans l'orbite prévue ». Le vol d'essai devait se diriger et s'arrimer de manière autonome 25 heures après avoir quitté la Terre, à la station spatiale ISS où le Boeing Starliner devait accoster de manière autonome avec la station spatiale, à 250 miles (400 kilomètres) au-dessus de notre planète. L'engin devrait revenir le 28 décembre. Le seul équipage de la mission est un mannequin d'essai spatial, bourré de capteurs pour vérifier que le voyage sera sûr pour les futurs équipages humains, ainsi qu'une peluche Snoopy. Le mannequin, dénommé Rosie, en référence à l'ouvrière Rosie the Riveter (riveteuse), icône de la Seconde Guerre mondiale qui posait biceps gonflé pour recruter les travailleuses dans l'effort de guerre des Etats-Unis. L'enjeu de réputation est de taille pour Boeing qui est au cœur d'une crise de sécurité avec son 737 MAX. L'avion est cloué à terre et est en arrêt de production. Ce vol d'essai s'inscrit dans la perspective de la dépendance des Etats-Unis à l'égard de la Russie pour les manèges spatiaux. En effet, les plans de la NASA, forcée de compter sur des fusées russes Soyouz pour transporter ses astronautes, avait décidé de mettre fin à ce programme. L'agence spatiale prévoit à coups de dollars de se fier vers SpaceX et Boeing, des partenaires privés et privilégiés qui partageront les vols vers l'ISS et vice-versa. Sous la présidence de Barack Obama, l'agence spatiale a passé des contrats chiffrés en milliards de dollars avec Boeing et SpaceX pour qu'elles développent des capsules américaines. Après deux ans de retard, le programme est en train d'aboutir enfin. L'homologation des véhicules spatiaux ne dépend plus que des derniers tests non habités. C'est dire si pour Boeing cet essai est crucial. Le premier des deux, SpaceX a réussi son test en mars dernier, en ayant déjà passé l'étape que Boeing tente de franchir. La société d'Elon Musk avait envoyé sa capsule Crew Dragon vers l'ISS et l'a fait revenir sur Terre sans problème, avec le mannequin Ripley à bord. Toujours est-il qui si le tir est rectifié et que la mission de Starliner se solde par un éventuel succès, la Nasa pourrait l'utiliser pour ses astronautes dès l'an prochain d'où l'importance de réussir ce vol inaugural et la mission y afférente qui pour le moment va à contresens des prévisions.