L'organisation des Nations-Unies a tiré la sonnette d'alarme au sujet de la situation humanitaire en dégradation au Niger, pays d'Afrique de l'ouest confronté à de multiples crises et où quelque 2,9 millions de personnes auront besoin d'aide humanitaire en 2020. Insécurité alimentaire, violences et déstabilisations dans les zones frontalières, déplacements massifs de population, répercussions du changement climatique, les défis sont nombreux pour le Niger, avertit l'ONU. « A l'heure actuelle, 2,3 millions de personnes, c'est-à-dire plus d'une personne sur dix, ont besoin d'assistance humanitaire. L'année prochaine, le nombre de personnes ayant besoin d'aide d'urgence risque d'atteindre environ 2,9 millions« , s'est alarmée la Sous-Secrétaire général adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Ursula Mueller, qui a effectué la semaine dernière une visite de six jours dans le pays. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA), 500 civils ont été tués ou enlevés en 2019 au Niger dans le contexte accru de violences. Rien que mardi dernier, 71 soldats nigériens ont été tués dans l'attaque de leur base à Inates, près de la frontière avec le Mali. Pour Mme Mueller, les multiples crises auxquelles est confronté le Niger mais aussi les pays du Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina-Faso, Tchad) et du Lac Tchad (Cameroun, Nigéria et Tchad) requiert une approche régionale accrue, davantage de planification, d'analyse et de résultats collectifs, ainsi qu'une attention aux jeunes. Les violences ne sont pas l'unique facteur de déstabilisation du Niger, relève l'ONU dans un communiqué. Le pays est actuellement confronté à des inondations, les pires qu'il ait connu depuis un siècle. Des hectares entiers de terres cultivées ont été ravagés. « L'équivalent de 150 terrains de football de terres cultivées est perdu« , a alerté Mme Mueller. Avec pour conséquence d'accroître l'insécurité alimentaire l'année prochaine, dans un pays déjà confronté à la malnutrition chronique et à l'extrême pauvreté.