Alors que le mega procès d'anciens Premiers ministres, ministres et hommes d'affaires a repris en Algérie, le procureur de la République près du tribunal de Sidi M'hamed à Alger a requis, dimanche 8 décembre, 20 ans de prison contre les deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Même chose pour l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb. Se succédant à la barre du tribunal de Sidi M'Hamed de la capitale Alger, les accusés, une pléiade de grands noms de la politique et des oligarques, ont dû répondre de leurs actes dans les accusations de « corruption », l'argent sale qui aurait non seulement aidé à financer la campagne électorale de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, mais aussi et surtout l'affaire de l'usine de montage automobile. Le procureur a requis ces peines non seulement pour les deux anciens Premiers ministres mais également contre l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines Abdeslam Bouchouareb, actuellement en fuite à l'étranger et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Pour Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, deux autres anciens ministres de l'Industrie jugés dans la même affaire, le procureur a requis 15 ans de prison ferme à leur encontre, a indiqué TSA qui rapporte le détail des peines requises. Tandis que 10 ans de prison ferme et un million de dinars d'amende, soit un peu plus de 7.500 euros, ont été requis contre les hommes d'affaires qui ont également trempé dans l'affaire de l'usine de montage automobile. Il s'agit d'Ahmed Mazouz, Hassan Larbaoui, Bairi Ahmed, Aboud Achour et Nemroud Abdelkader. De leur côté, Abdelghani Zaâlane l'ancien directeur de campagne électorale du 5ème mandat d'Abdelaziz Bouteflika ainsi que l'ancien chef du patronnat algérien Ali Haddad, et l'ancien wali de Boumerdès Yamina Zerhouni, et enfin Hadj Malek Saïd, ont vu le procureur demander la même peine. Les trois derniers accusés dans l'affaire, à savoir Fares Sellal, le fils de l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal et Semai Karim et Semai Mustapha ont vu quant à eux, le procureur demander à leur encontre 8 ans de prison ferme et 3 millions de dinars d'amende. Pour rappel, le procès tant attendu en Algérie avait déjà été reporté lundi dernier dès son ouverture à cause de conditions non adéquates pour la tenue de l'audience. Le procès s'est poursuivi samedi après une pause d'un jour, avec la présence de tous les accusés, notamment l'ancien patron des patrons Ali Haddad. Dimanche était réservé au réquisitoire du Procureur de la République.