Vingt ans de prison ferme ont été requis, jeudi 5 mars, par le représentant du parquet contre les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, jugés en appel devant la Cour d'Alger en compagnie d'autres anciens hauts responsables et hommes d'affaires dans l'affaire des usines de montage automobile et du financement occulte de la campagne électorale pour un cinquième mandat de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. Le procureur a, en outre, requis 15 ans de prison ferme contre les anciens ministres de l'Industrie Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, 10 ans contre l'ancien ministre des Transports Abdelghani Zaâlane, l'ancienne wali de Boumerdès Nouria Zerhouni et les hommes d'affaires Ali Haddad, Mohamed Baïri et Ahmed Maâzouz, 8 ans contre le fils de Abdelmalek Sellal, Farès, l'homme d'affaires Hassan Larbaoui et les cadres du ministère de l'Industrie impliqués et 5 ans contre l'ancien sénateur Chaïd et les frères Semai. En première instance, le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger avait prononcé, le 10 décembre dernier, des peines de 15 et 12 ans contre Ouyahia et Sellal respectivement, ainsi que 20 ans par contumace contre l'ancien ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb. Toujours en fuite, ce dernier n'est pas concerné par le procès en appel qui s'est ouvert dimanche 1er mars. Depuis dimanche, au total une vingtaine de personnalités -ex-responsables politiques, puissants patrons et hauts fonctionnaires- sont jugées en appel. Ces personnalités sont poursuivies pour le financement "occulte" de la dernière campagne électorale de Bouteflika, début 2019, et pour favoritisme dans l'industrie automobile via des partenariats entre marques étrangères et grands groupes algériens, souvent propriétés d'hommes d'affaires liés à l'entourage de l'ex-président.