Après une période d'accalmie, la tension est revenue dans les rues de Hong Kong samedi soir, et le calme précaire des deux dernières semaines a vite fait de voler en éclats. En effet dimanche, un imposant rassemblement antigouvernemental a eu lieu près du site des récents affrontements violents entre radicaux et police. Cette dernière devant le fait accompli a autorisé trois rassemblements pour la journée de dimanche, en délivrant une « lettre de non objection », et a appelé les participants à rester pacifiques. En effet, une semaine après que le bloc prodémocratie ait remporté une victoire écrasante aux élections des conseils de district, des milliers de manifestants en majorité vêtus de noirs sont redescendus dans les rues du district touristique de Hong Kong, Tsim Sha Tsui, dimanche. « Hongkongais vengeance », scandait la foule alors que de plus en plus de manifestants affluaient d'un peu partout, les stations de métro et les gares étant opérationnelles en cette journée. Ces marches que les prodémocratie ont appelées ont pris la direction du consulat américain, afin de remercier Washington pour son soutien au mouvement de contestation. Le militant Joshua Wong Chi-fung, porte-parole du mouvement pour la démocratie, a déclaré que le taux de participation à la marche de dimanche, après la victoire de la semaine dernière, témoignait de la solidarité des Hongkongais. En guise de solidarité, justement, un groupe de résident de Hong Kong offrait aux manifestants du matériel de protestation, tel que des masques chirurgicaux et des filtres à masque à gaz. Les marches dominicales se sont déroulées sans incident notable en comparaison à la nuit de samedi à dimanche, où des manifestants ont bloqué des routes et la police a fait à trois reprises usage de gaz lacrymogène, pour la première fois depuis le scrutin du 24 novembre. Bref, un sentiment de colère planait toujours sur Hong Kong rehaussé en cela par le fait que Pékin et l'exécutif hongkongais s'obstinent à ne pas céder la moindre concession aux contestataires en dépit d'une urne largement à leur avantage. Par ailleurs, la Chine a accusé samedi la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, d'ingérence « inappropriée » dans ses affaires intérieures, après qu'elle ait appelé à enquêter sur un possible recours excessif à la force à Hong Kong de la part de la police. La Chine dément vouloir empiéter sur les libertés de Hong Kong et accuse les manifestations d'être des « révolutions de couleur » inspirées par l'étranger pour déstabiliser le régime de Pékin.