L'industrie cinématographique au Maroc bat son plein. Ces deux dernières années, plusieurs producteurs étrangers ont opté pour le Royaume comme destination pour leurs tournages. Films, série ou mini-séries ou encore des documentaires, principalement à thème historique ou de guerre, tout y est. À l'instar de la série à succès « Game Of Thrones » tournée en partie dans les villes d'Essaouira et Ouarzazate, d'autres productions étrangères ont été tournées au Maroc notamment « Mission impossible 5 » de Tom Cruise ou encore la mini-série « The Spy » (l'espion), tournée dans plusieurs quartiers de Casablanca, qui raconte la vraie histoire d'Elie Cohen, un espion israélien d'origine égyptienne, envoyé en dans la Syrie des années 60. Un tournage et une expérience très « appréciés » par le créateur de la série, Gideon Raff, qui a déclaré au Magazine Forbes, avoir passé 6 mois au Royaume, où il s'est fait « beaucoup d'amis ». « Ce fut simplement une expérience incroyable (...) c'était en quelque sorte le propos de l'histoire. Nous parlions de cela, comment l'art rassemble les gens (...) il y a quelque chose de très émouvant à ce sujet » a-t-il déclaré. Même ressenti du côté de Sacha Baron Cohen, l'acteur principal de la série « The Spy ». « Ce fut une expérience vraiment intéressante pour moi et pour Gideon Raff, qui sommes évidemment israéliens, être juif dans un pays avec une distribution composée de musulmans algériens, de Palestiniens, de chrétiens, d'Arabes, Koweïtiens – cela a créé une corne d'abondance d'identités différentes », a confié l'acteur à Vanity Fair. View this post on Instagram On set babysitting the kids while their fathers pray. #TheSpy #eidmubarak A post shared by @ sachabaroncohen on Jun 15, 2018 at 2:53pm PDT Le Maroc destination favorite des producteurs étrangers D'où vient donc cette attractivité étrangère envers le Maroc côté production cinématographique ces dernières années ? Joint par Hespress Fr, Zoubir Bouhout, Directeur du Conseil Provincial du Tourisme à Ouarzazate, « la ville du cinéma« , nous a expliqué que le Maroc a toujours été la destination favorite des producteurs étrangers notamment en raison de son climat ensoleillé et chaud. « Les studios cinématographiques d'Ouarzazate, depuis leur création en 1980, ont toujours connu un grand afflux de producteurs étrangers, mais aussi marocains, pas uniquement ces dernières années. Cela revient au climat ensoleillé que connait la région, les paysages, mais aussi à la main-d'œuvre qui revient beaucoup moins cher aux producteurs ainsi que le professionnalisme des techniciens marocains et tous ceux qui travaillent dans le domaine », nous explique cet expert dans le domaine. Toutefois, comme dans tous les domaines, l'industrie cinématographique au Maroc, dans la période allant de 2016 à 2018, a connu un ralentissement, poursuit-il, soulignant qu'à partir de 2018 le secteur a repris la forme et a connu le déferlement de plusieurs producteurs étrangers, notamment le géant du cinéma Netflix. Pour Zoubir Bouhout, cela s'explique en partie par la nouvelle politique entreprise par le centre cinématographique marocain (CCM) qui vise à attirer encore plus de producteurs. Il s'agit du « « soutien à la production des œuvres cinématographiques et audiovisuelles étrangères au Maroc », lancé par le CCM il y a un moment déjà. Ainsi, pour les producteurs étrangers qui ont l'intention de tourner au Maroc ( long métrage, série de fiction télévisuelle, téléfilm, une docu-fiction ou un documentaire, œuvre audiovisuelle de fiction destinée à être exploitée exclusivement sur internent) et comptent ainsi investir au moins 10 millions de dirhams de dépenses hors taxes ou tourner au Maroc au moins 18 jours, y compris les journées de construction de décors, le CCM informe ces derniers que le Maroc les remboursera à hauteur de 20% sur leurs dépenses éligibles. Le centre cinématographique marocain souligne pareillement que le soutien reste « plafonné » et qu'il ne peut dépasser 18 millions de dirhams par production. En cas de production maroco-étrangère, le CCM informe les intéressés qu' «il est possible de bénéficier du soutien et, dans ce cas, les conditions d'éligibilité sont appliquées pour la partie revenant au coproducteur étranger et au budget d'investissement rapatrié et déboursé exclusivement et directement par le producteur étranger au Maroc ».