Ce sont 17 mois de polémique qui ont accompagné Alexandre Benalla, l'ex chargé de mission au cabinet du président français, Emmanuel Macron, accusé de « violence contre des manifestants« , dont des Gilets jaunes. Depuis, autant de scénarios ont été dévoilés par la presse notamment celle qui affirme qu'Emmanuel Macron entretenait une relation « exceptionnelle » avec Alexandre Benalla, qu'il a connu pendant la période des élections et qu'il a introduit avec lui à l'Elysée, une fois président, ou encore le lien présumé de Benalla avec des oligarques Russes. ? Vidéo du collaborateur de #Macron frappant un manifestant le 1er mai à Paris. Identifié par @lemondefr il s'agirait d'Alexandre Benalla.#AlexandreBenalla Plus d'infos : https://t.co/EsqRMrih2j pic.twitter.com/hesXye0bzb — Fallait Pas Supprimer ? (@FallaitPasSuppr) July 18, 2018 Autant d'affaires, de rumeurs et d'accusations, qui l'on conduit à témoigner devant le Sénat. et qu'Alexandre Benalla a mises au clair dans une interview à « Brut » où il s'est livré à cœur ouvert. Alexandre Benalla, de son vrai nom, Marouane Benalla, est né en Normandie n 1991, où il a grandi en zone rurale. Issu d'une famille monoparentale, Alexandre Benalla est l'aîné d'une famille composée d'un petit frère et une petite sœur. Il avait deux ans quand ses parents ont divorcé, et c'est sa mère qui l'a élevé, raconte-t-il à « Brut« . Comme chaque enfant de son âge, Benalla avait beaucoup de rêves, regardait beaucoup de séries et de films et était affamé de découverte. C'est à l'âge de 14 ans qu'a commencé son attirance pour les « choses policières et militaires » raconte-t-il. Il s'est engagé par la suite très tôt chez les Scouts unitaires de France, où il découvre « la nature, l'esprit d'équipe, l'uniforme, la débrouillardise ». Passionné de sport, notamment la boxe, Alexandre Benalla a également pratiqué « un peu d'art martial, du penchak silat« . Un sport qu'il découvre dans le petit village de Bernay, où il entraînait avec des gendarmes qui appartenaient au PSIG (Pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie). Pour Alexandre Benalla, c'était une expérience qui lui a permis de venir en aide aux personnes en difficulté, « attraper les méchants ». « Pour moi, j'étais le gentil (...) ce qui m'a chagriné aujourd'hui, c'est que l'image qui a été donnée de moi, c'est l'inverse de ce que moi je pense être. Après les gens, chacun me définira comme il me ressent, comme il me connait, comme il a vécu des choses avec moi. Moi, je sais que je ne suis pas comme on m'a décrit. Je ne suis ni une racaille, ni un délinquant. Et au contraire, j'ai toujours été de l'autre côté, du bon côté», raconte-t-il. Proche de Elysée depuis son jeune âge, Benalla arrive à décrocher un stage d'une semaine au Raid (unité d'intervention d'élite de la police nationale), à l'époque où Nicolas Sarkozy était à la tête du ministère de l'intérieur (2005-2007), et plus spécialement au SPHP, le service de protection des hautes personnalités. 1er mai, à la place de la Contrescarpe. Dommage qu'on ne parle pas aussi de cette jeune femme qui s'est fait violenter, elle aussi, par Alexandre Benalla avant que ce dernier s'en prenne à son ami. #AffaireBenalla #MyFirstTweet pic.twitter.com/IZpon8MnkD — Sonia B-C (@scarletpolyglot) July 19, 2018 Et c'est là où Alexandre Benalla s'est dit « C'est vraiment ça que je veux faire » a -t-il déclaré à Brut. Ambitieux et passionné, ce franco-marocain de 28 ans se retrouve 11 ans après, avec un poste de responsabilité au cabinet du président de la république au sein de l'Elysée. Interrogé sur les politiciens qui l'ont impressionné, tant au niveau charismatique qu'orateur, Benalla mentionne Robert Batinder ainsi que l'homme d'Etat français, Jacques Delors, et enfin ... Emmanuel Macron. Celui qui a « inspiré confiance » à Benalla dès le premier contact. Ce dernier a décrit le président français comme étant « Un leader naturel (…) la personne que vous aimeriez suivre, c'est comme ça, c'est la nature », assure Benalla au journaliste de Brut. Pour l'actualité, il y a 17 mois, Alexandre Benalla, a été licencié de l'Elysée suite aux accusations de violence contre des manifestants, le 1er mai 2018, confirmé par des vidéos montrant le franco-marocain en pleine action. Mais quelle était sa fonction exacte au sein de l'Elysée ? Surtout que plusieurs supports le qualifié de « vigile » ou encore « garde du corps » du président français, Emmanuel Macron. Interrogé dans ce sens, Alexandre Benalla a affirmé dans son Interview à Brut, qu'il était chargé de mission et sa fonction était adjoint du chef du cabinet d'Emmanuel Macron au sein de l'Elysée. Pour mieux comprendre, explique Benalla, « la chefferie du cabinet, c'est le cœur du réacteur. Tout passe par le cabinet. Déplacement publics ou privés, le président ne fait rien sans passer par le cabinet » et ce, pour des « aspects logistiques, des aspects d'agenda, des aspects sécuritaires », souligne-t-il. Après cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre, Il n'y a plus eu de contact entre Alexandre Benalla et le président français, et ce depuis la fin de l'année dernière (décembre 2018). « C'est pour le protéger, surtout après toutes les rumeurs qui ont circulé. D'ailleurs, il ne répond plus à mes messages. On n'a pas parlé depuis la fin de l'année dernière », confirme Benalla, décrivant le président, comme étant une personne « qui est seule » et « un très bon président de la république, et que c'est une chance de l'avoir » puisqu'il a pu sortir de plusieurs crises compliquées. Benalla affirme pareillement que la relation qu'il entretenait avec le président de la République était une « relation professionnelle de confiance », soulignant que peut-être, cela était dû au fait qu'il arrivait à comprendre ce que le président attendait de lui sans donner beaucoup de détails. « Ce n'était pas mon ami, je l'ai jamais tutoyé. C'était agréable de travailler pour lui. C'était une fierté pour moi de le faire », fait savoir l'ex-chef de mission au cabinet du président français. Au milieu de l'interview, Alexandre Benalla a déclaré, en réponse à une question du journaliste sur les personnes qui voulaient nuire à Emmanuel Macron, que c'était des personnes « avec des costumes gris (....) des gens qui ont des idées arrêtées, un plan de carrière, qui se connaissent tous entre eux ». « En France, c'est l'administration qui a le pouvoir. Le politique ne fait que passer (...) une forme d'Etat profond (...) et si quelque chose ne leur convient pas, ils mettent uns sacré plaisir à faire en sorte de freiner au maximum ».