Le candidat au deuxième tour de la présidentielle en Tunisie Nabil Karoui, a été libéré, mercredi 9 octobre, a annoncé la presse tunisienne. La Cour de cassation a décidé de libérer le candidat et président du parti Qalb Tounes, qui avait déposé un recours pour que le deuxième tour soit ajourné en raison de son incapacité à faire sa campagne comme son rival Kais Saied, ont ajouté les mêmes sources. Cette libération inespérée intervient au lendemain de la demande du candidat de le repousser le scrutin que devrait avoir lieu le 13 octobre, en respect de la Constitution qui indique que la présidentielle se doit de se tenir dans les 910 jours suivant la mort du président. Nabil Karoui, dont les demandes de libération ont été soit rejetées soit non examinées par la justice tunisienne, souhaitait être libéré pour pouvoir faire campagne électorale, un principe sur lequel plusieurs parties ont indiqué leur accord. C'était le cas notamment de Kais Saied, le second candidat à la présidentielle et de Nabil Baffoun, le président de l'Isie, l'instance chargée du suivi des élections. Nabil Karoui, qui est arrivé en deuxième position lors du premier tour du scrutin, était resté incarcéré depuis le 23 août. Selon l'un des avocats de l'homme d'affaires et magnat des médias, un recours a été déposé au tribunal administratif, faisant valoir qu'il n'y a pas eu d'égalité des chances entre son client et son adversaire, le juriste Kais Saied. Dans un communiqué de son parti Qalb Tounes, Nabil Karoui avait déposé le 30 septembre, une demande officielle à l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) pour « pouvoir se déplacer dans tous les gouvernorats pendant la campagne, et être en contact direct avec les médias ». En réponse, Anis Jarboui a répondu que « chaque personne a le droit de saisir le tribunal administratif », mais que l'instance restait « obligée d'appliquer la loi et elle est limitée par des délais ».