Bank Al-Maghrib (BAM) devrait maintenir, lors de son Conseil prévu le 20 juin courant, le taux directeur à son niveau actuel, soit 3%, a indiqué, mercredi à Casablanca, l'économiste en chef à CDG Capital, Ahmed Zhani. Intervenant lors de la 1ère conférence du Cycle de webinaires annuel sur les résultats et perspectives des sociétés cotées, organisé par la Bourse de Casablanca et l'Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB), M. Zhani a expliqué le maintien du taux directeur notamment par la fragilité de la reprise économique, sous l'effet de la sécheresse, et la baisse de la demande étrangère et de la consommation des ménages. Dans son intervention consacrée aux « équilibres macroéconomiques et les marchés taux face à la succession des crises », l'économiste évoque également, comme raison de cette décision, le faible impact de la politique monétaire sur la stabilité des prix, compte tenu de la nature des tensions inflationnistes et de la faiblesse du canal des anticipations chez les ménages marocains. Par ailleurs, M. Zhani a relevé qu'à l'exception de la baisse des prix des importations en matières premières et énergétiques, l'évolution de la conjoncture internationale induit une baisse prévue de la part de la demande étrangère et des investissements directs étrangers (IDE) ainsi qu'un rétrécissement des conditions de financement à l'international. Ces faits, a-t-il dit, engendrent pour l'économie nationale une réduction des coûts de la production manufacturière, un ralentissement du rythme de creusement du déficit commercial, une baisse de l'inflation importée et une hausse des coûts du financement à l'international. En outre, l'économiste a indiqué qu'une masse monétaire toujours en hausse, conjuguée à l'accroissement de sa composante liquide, pourrait générer un risque bilanciel pour les banques, compte tenu de la prépondérance des engagements à moyen et long terme, notamment en prêts immobiliers. « La forte hausse de la circulation fiduciaire à un rythme largement supérieur à la croissance réelle du PIB représente une source d'accroissement du secteur informel, d'inflation de type monétaire et d'un marché de change parallèle », a-t-il expliqué, notant que la hausse de la partie liquide de la masse monétaire est une composante à surveiller au cours des prochaines années. Lire aussi: Bank Al-Maghrib relève le taux directeur à 3% Sur un autre sillage, Khadija El Moussily, analyste senior à BMCE Capital Global Research (BKGR), a indiqué, dans son intervention sous le thème « Quelle croissance bénéficiaire pour une reprise du marché en 2023? », que BKGR escompte, pour l'année 2023, un rebond de la capacité bénéficiaire des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca de 19,1% à 30,6 milliards de dirhams (MMDH). Au titre du premier trimestre de cette année, rappelle la spécialiste, le chiffre d'affaires global des sociétés cotées ressortait en hausse de 6,6% à 73,2 MMDH, intégrant une bonne orientation des revenus des industries, une hausse du produit net bancaire (PNB) des financières et une amélioration du CA des assurances, tenant compte de la bonne orientation de l'activité Non-Vie et la baisse de l'activité de la branche Vie. Ce cycle de webinaires s'inscrit dans le cadre des actions menées par la Bourse de Casablanca et l'APSB pour promouvoir le marché, en mettant la lumière sur des sujets qui intéressent aussi bien les sociétés cotées que les investisseurs.