Pour marquer la journée internationale des droits des femmes, célébrée dans le monde ce 8 mars, le HCP a publié un éclairage sur les inégalités hommes-femmes en matière d'accès aux outils numériques et de cyber-violence à l'égard des femmes. L'usage des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) contribue à hauteur de 19% à la violence, sous toutes ses formes, à l'encontre des femmes, indique le Haut Haut-Commissariat au plan (HCP) dans cette note diffusée dans la soirée. « Avec cette prolifération des NTIC et l'expansion des réseaux sociaux, la violence numérique, sous toutes ses formes, a émergé. Avec une prévalence de 14%, près de 1,5 million de femmes sont victimes de violence électronique aux moyens de courriels électroniques, d'appels téléphoniques, de SMS, etc », lit-on dans la note. Selon le HCP, le risque d'être victime de ce type de violence est plus élevé parmi les citadines (16%), les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans (29%), celles ayant un niveau d'enseignement supérieur (25%), les célibataires (30%) et les élèves et étudiantes (36%). « Cette forme de violence est dans 73% des cas le fait d'un homme inconnu. Le reste des cas de cyber-violence revient, à part égale de près de 4%, à des personnes ayant un lien avec la victime notamment le partenaire, un membre de la famille, un collègue de travail, une personne dans le cadre des études ou un(e) ami(e) », explique le HCP. Cette forme de violence contribue au total à hauteur de 19% à l'ensemble des formes de violence à l'égard des femmes. Cette contribution s'élève à 34% pour les filles âgées de 15 à 19 ans et à 28% pour les femmes âgées de 20 à 24 ans. L'accès des femmes aux NTIC s'améliore L'accès des femmes aux NTIC a par ailleurs connu une légère amélioration. Entre 2015 et 2020, la part des femmes, âgées de 5 ans et plus possédant un téléphone mobile, est passée de 92,2% à 94,9 %. Pour les hommes, cette part est passée de 95,5 % à 96,4% sur la même période, indique le HCP dans sa note, citant une enquête de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) réalisée en 2020. Lire aussi: Depuis le Maroc, des femmes du monde entier lancent un appel pour la paix Aussi, selon les résultats de l'enquête par panel sur les répercussions de la pandémie du Covid-19 sur la situation des ménages, réalisée par le HCP en trois passages entre 2020 et 2022 a conclu que: * En temps de confinement, le temps moyen d'utilisation des smartphones, des tablettes ou ordinateurs pour la communication, la socialisation et les loisirs à travers les réseaux sociaux est de 1h40mn pour les personnes âgées de 15 ans et plus, 1h57mn par les hommes et 1h23mn les femmes, 2h01mn en milieu urbain et 1h01mn en milieu rural. Ce temps est plus long parmi les jeunes de 18 à 24 ans (3h05mn), parmi ceux ayant le niveau d'enseignement supérieur (3h01mn) et ceux en cours d'étude ou de formation (3h30mn). * Avant confinement, plus de la moitié des marocains (51,5%) y consacrent plus de temps, 53,3% des hommes et 49,4% des femmes, 38,2% autant de temps, 38,4% des hommes et 37,8% des femmes, et 8,8% moins de temps, 7,1% des hommes et 10,8% des femmes. Par ailleurs, 1,5% de la population, 1,2% des hommes et 2% des femmes, exercent cette activité pour la première fois pendant le confinement. * A la sortie de la crise sanitaire, ce temps moyen a baissé à 48mn, 54mn pour les hommes et 42mn pour les femmes, 1h0mn pour les citadins et 26mn pour les ruraux. 1h35mn pour les personnes ayant le niveau des études supérieures, contre 17 min pour les sans niveau scolaire, 1h45mn pour les étudiants contre 50mn pour les actifs occupés et 37mn pour les femmes au foyer, 1h31mn pour les jeunes de 15 à 24 ans contre 36mn pour les personnes âgées de 45 à 59 ans. Sur le plan de la bancarisation, « la détention d'un compte bancaire demeure marquée par un net écart entre les deux sexes », souligne le HCP. 71% des bancarisés âgés de 15 ans et plus sont des hommes, alors que seulement 29% sont des femmes.