Une convention de don de la bibliothèque du défunt penseur Mohamed Arkoun au profit de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM) a été signée mercredi à Rabat en présence de ministres, de personnalités du monde de la culture, de membres de la famille du regretté et de ses compagnons. La convention a été signée par le directeur de la BNRM, Mohamed El Farran, et la veuve de feu Mohamed Arkoun, Touria Yacoubi Arkoun, lors d'une cérémonie tenue au siège de la BNRM et marquée notamment par la présence du ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq, du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, et du président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), Driss El Yazami. Dans une allocution de circonstance, Mohamed El Farran a indiqué que le don de la bibliothèque de feu Mohamad Arkoun comprend plus de 5000 œuvres et 7.000 magazines couvrant différents champs littéraires et scientifiques. Ce don a été rendu possible grâce à Touria Yacoubi Arkoun, « qui a souhaité que la bibliothèque du défunt soit placée entre les murs de cet ancien bâtiment (la Bibliothèque nationale) après un long parcours et des obstacles qui ne l'ont pas découragée de réaliser sa volonté consistant à ce que les archives littéraires du penseur Mohamad Arkoun soient immortalisées et passées de génération en génération », a-t-il ajouté. La bibliothèque de feu Mohamed Arkoun est « un phare de la connaissance et de la culture humaine », a estimé M. El Farran, soulignant que la BNRM est « fière de cette donation » qui permettra de faire la lumière sur la pensée du regretté. Lire aussi: Les Archives royales lanceront bientôt un portail électronique pour faciliter l'accès aux documents historiques M. El Farran a salué le riche parcours académique du penseur Mohamad Arkoun, « connu de tous de par ses écrits touchant à de nombreux domaines scientifiques et philosophiques », faisant valoir que le défunt est considéré comme « une figure humaine qui a travaillé sur les perceptions relatives à la culture arabo-islamique et les moyens de la renouveler ». Pour sa part, Touria Yacoubi Arkoun a mis en exergue « l'amour que son regretté époux, Mohamed Arkoun, éprouvait pour le Maroc ». Elle a indiqué que le transfert de la bibliothèque littéraire du défunt depuis Paris au Maroc a représenté un grand défi pour elle, exprimant à cet égard ses remerciements à toutes les parties qui l'ont soutenue pour atteindre cet objectif. Feu Mohamad Arkoun (1928-2010) était un penseur, philosophe et historien de la pensée islamique. Son analyse minutieuse des processus que traverse l'islam allait de pair avec ses fréquents appels à la réforme des sociétés musulmanes contemporaines. Le défunt a laissé derrière lui plusieurs ouvrages, dont « La pensée arabe », « Lectures du Coran », « Histoire de l'islam et des musulmans en France du Moyen Âge à nos jours » et « Quand l'islam s'éveillera ». Arkoun a obtenu un doctorat en philosophie de l'Université de la Sorbonne (1969). Il a occupé le poste de professeur émérite à la Sorbonne (Paris III), et a enseigné les « études islamiques appliquées » dans plusieurs universités européennes, américaines et maghrébines.