La lutte contre les différentes formes de violences à l'égard des femmes et des filles nécessite des interventions ciblées et des actions précises, a indiqué, jeudi à Rabat, la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Amina Bouayach. Intervenant lors du lancement d'un atelier de formation sur les droits à la santé sexuelle et reproductive, organisé à l'initiative du CNDH en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population au Maroc (UNFPA) et l'ambassade du Canada, Mme Bouayach a relevé que « les violences à l'égard des femmes constituent de graves violations de leurs droits à la dignité, à l'intégrité physique, à l'égalité, à la liberté, voire même à la vie ». « Les violences à l'égard des femmes et des filles prennent des formes de plus en plus diversifiées », a-t-elle déploré, relevant que le CNDH a constaté plusieurs formes de violence allant des violences verbales et psychologiques, jusqu'aux violences physiques et sexuelles. Chacune de ces formes, poursuit-elle, nécessite une intervention spécifique, un accompagnement inédit et un recours à la justice personnalisé, mettant l'accent sur la propagation des violences virtuelles, tout aussi condamnables que les violences physiques. Lire aussi. Couverture médiatique des élections: les femmes sous-représentées (Infographie) Par ailleurs, Mme Bouayach a annoncé le lancement d'une campagne annuelle du 25 novembre 2021 au 25 novembre 2022, ayant pour objectif d'encourager les femmes à recourir à la justice pour installer le principe de lutte contre l'impunité contre les différents actes de violence. Cet atelier, qui se tient sur 3 jours, s'inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des membres et cadres du CNDH dans le suivi et le monitoring des violences en lien avec les droits et la santé sexuelle et reproductive des femmes et des petites filles et la protection de leurs droits sexuels et reproductifs, tout en en adoptant une approche fondée sur les droits humains des femmes. Animé par des experts nationaux et internationaux, cet atelier de formation s'est articulé autour de plusieurs axes notamment « le cadre conceptuel des droits sexuels et reproductifs en relation avec les droits humains », « les cadres normatifs nationaux et internationaux pour la protection des droits sexuels et reproductifs et les nouveaux chantiers d'action », « l'état des lieux de la santé sexuelle et reproductive au Maroc », « le monitoring des droits sexuels et reproductifs, des violences basées sur le genre et des pratiques préjudiciables » ou encore « le rôle des commissions régionales des droits de l'Homme dans l'accompagnement des acteurs civils de proximité ».