Refusant tout commentaire au sujet du discours du roi Mohammed VI, appelant à l'apaisement, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s'est toutefois permis de proposer d'organiser une rencontre «en Algérie entre le Maroc et le Polisario» dans une interview accordée à des médias publics. La réaction officielle de la présidence algérienne au discours du roi s'est fait attendre. Ce dimanche 8 août, le président algérien s'est enfin prononcé pour ne pas dire grand-chose devant les journalistes de l'Etablissement public de télévision (EPTV). «Le président algérien a été expéditif», indique TSA, relevant qu'il n'a «même pas abordé le discours prononcé par le roi Mohammed VI le 31 juillet lors de la fête du Trône où il a longuement évoqué l'Algérie». Au lieu de cela, M. Tebboune est «longuement» revenu sur la récente crise entre Alger et Rabat autour des revendications du peuple kabyle.
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«Pour le moment, il n'y a pas de réponse (au discours du roi de Maroc), car rappelons un diplomate marocain avait, dernièrement, tenu les propos dangereux à l'égard de l'Algérie. Nous avons rappelé notre ambassadeur à Rabat et demandé les explications au Maroc, mais il n'y a pas eu de réponse de leur part sur ce sujet», a déclaré le président algérien, cité par les médiaux locaux. Toutefois, le président algérien n'a pas manqué d'évoquer le dossier du Sahara, proposant d'accueillir une «rencontre entre les deux parties, le Maroc et le Polisario, afin de trouver une solution à ce conflit». Pour rappel, le roi Mohammed VI a consacré la majeure partie du discours du trône à l'Algérie, appelant de ses voeux à la réouverture des frontières entre les deux pays. « Entre deux pays voisins et deux peuples frères, l'état normal des choses, c'est Notre conviction intime, est que les frontières soient et demeurent ouvertes », a-t-il affirmé. « En effet, leur fermeture heurte un droit naturel et un principe juridique authentique, consacré par les instruments internationaux, notamment le Traité de Marrakech, texte fondateur de l'Union du Maghreb Arabe qui prévoit la libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux entre les pays constitutifs de l'espace maghrébin. Je n'ai eu de cesse, depuis 2008, de clamer haut et fort cette idée et de la réaffirmer à maintes reprises et en diverses occasions », a ajouté le souverain, tout en rappelant que ni le président Tebboune, ni le roi Mohammed VI ni même Bouteflika, ne sont à l'origine de la fermeture de ces frontières. Mais comme on pouvait s'y attendre, la main tendue du roi Mohammed VI à l'égard de l'Algérie n'a pas trouvé d'écho du côté du Palais d'Al Mouradia.