A l'approche de Ramadan, les associations de protection des droits des consommateurs alertent sur une hausse des prix de première nécessité et invitent la population à limiter le gaspillage. Une hausse des prix des produits de première nécessité est à prévoir dans les prochaines semaines et ce, pour plusieurs raisons: la hausse des matières premières à l'échelle internationale, la hausse du prix du pétrole, les intermédiaires et les spéculateurs, ainsi que l'approche du mois de Ramadan pendant lequel la demande augmente. Les produits particulièrement concernés sont les légumes, les viandes rouges et blanches et les œufs. « Après l'augmentation des huiles de table, des œufs, les prix sont actuellement stables mais il est certain que plus le ramadan approche, plus les prix vont augmenter sous l'effet de la hausse de la demande. C'est pour cela que le consommateur ne doit pas participer à cette augmentation des prix en se ruant sur les produits », explique Bouazza Kherrati, président de la Fédération Marocaine des Droits du Consommateur (FMDC), contacté par H24Info. Le représentant invite la population à éviter le gaspillage en cette période de Ramadan. « C'est pour cela que nous, en tant que FMDC, on sensibilise la population à limiter les dépenses au niveau des ménages, que ce soit en termes d'électricité par exemple ou d'un point de vue alimentaire. Lorsqu'on achète deux pains par exemple, et qu'on en jette un à la poubelle, le pain qu'on va manger va coûter deux fois plus cher. Le citoyen doit être conscient et ne pas participer au gaspillage alimentaire », réitère-t-il.
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En parallèle, Bouazza Kherrati mentionne la hausse des prix des matières premières à l'international qui par extension affecte le marché national marocain. En ce sens, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) prévoit des hausses de certains produits (en plus des huiles de tables et certaines céréales) à cause de l'augmentation des cours des matières premières à l'international, notamment les viandes rouges et blanches. Dans une note relatant l'évolution des prix à la consommation au cours de l'année 2020 et ses perspectives au cours du premier semestre de l'année 2021, le HCP rapporte que près de 87% de l'alimentation et l'engraissement animal sont composés de maïs, d'orge et de tourteau de soja, des produits totalement importés de l'étranger. Le président de la FMDC met également en lumière la hausse des prix de certains produits industriels qui rentrent dans la composition des produits alimentaires comme les cordes de paille. « Le prix des cordes de paille est passé de 350 DH à 700 DH soit une augmentation de 200%, par conséquent, le prix de la production des viandes est affecté. C'est très néfaste pour les agriculteurs et par conséquent les consommateurs », détaille-t-il.
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Autre cause de cette inflation souligné par notre interlocuteur: « la hausse de la taxe des droits de douane qui a augmenté de 24% à 40% ». « Nous demandons que l'Etat revienne sur cette décision d'augmentation des taxes douanières, avec un retour au taux de 24% au lieu de 40%, afin que l'impact des prix ressenti à l'échelle internationale ne soit pas supporté par le consommateur marocain ». Par ailleurs, le HCP dans sa note se veut rassurant et précise que les risques inflationnistes « resteraient limités à court terme », atténués notamment par l'appréciation du dirham par rapport au dollar (-6,3% en janvier 2021, au lieu de-1,3% en 2020). Au deuxième trimestre de 2021, le taux d'inflation devrait se situer à 1,2%, au lieu de 0,1% au premier trimestre. L'inflation des prix serait aussi attribuable à la hausse des prix des carburants et des lubrifiants dont la contribution atteindrait près de +0,8 point à l'évolution globale des prix, contre -0,7 point la même période de 2020, compte tenu d'un cours du Brent prévu à 70$/baril, au lieu de 31,47$/baril, une année auparavant.