Lors des visites de plusieurs prisons où ont été transférés les détenus de la prison de Ras El Ma dans le cadre de «mesures disciplinaires», la délégation du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a pu constater l'état déplorable des cellules disciplinaires qui ne disposent ni d'éclairage, ni d'aération, a assuré le CNDH dans un communiqué rendu public ce mercredi 13 novembre. Le CNDH indique avoir visité les cellules disciplinaires des six détenus, ainsi que les locaux de l'infirmerie pour deux autres et s'être entretenu durant une à deux heures avec chaque détenu, après avoir obtenu leur consentement éclairé, et de manière individuelle dans des lieux qui garantissent la confidentialité. Au terme de ces visites, il a toutefois affirmé qu' «aucune trace de torture n'a été constatée sur les détenus» du Hirak du Rif qui ont été transférés de la prison Ras Al Ma vers d'autres établissements pénitentiaires dans le cadre de «mesures disciplinaires», soulignant que l'état déplorable des cellules disciplinaires est «en contradiction avec la disposition 13 de l'Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus ». Il a dans ce sillage recommandé concernant le projet de loi relatif à l'organisation et au fonctionnement des établissements pénitentiaires, en cours d'étude, l'harmonisation de ses dispositions avec les quidelines internationaux en la matière « Quelques ecchmoses » Le CNDH a affirmé que les six détenus transférés de la prison Ras Al Ma (Fes) vers les prisons Tifelt 2, Toulal 2 (Meknès), Ain Aicha (Taounate), Taza et Guercif, ont été soumis à un examen médical à leur arrivée, à l'exception d'un seul cas. «Les informations recueillies par le CNDH montrent qu'il y'a bien eu altercation entre les agents pénitentiaires et deux détenus », révèle le CNDH qui s'est basé sur des vidéos visionnées, le recoupement des témoignages des personnes interrogées, les examens médicaux réalisés et l'ensemble des informations collectées. Selon le Conseil présidé par Amina Bouayach indique que «cet a résulté en quelques ecchymoses (bleus ndlr) sur le corps des deux détenus, et la prescription d'un arrêt de travail pour les agents ». Grève de la faim arrêtée «Certains détenus ont déclaré avoir entamé une grève de la faim depuis leur transfert aux cellules disciplinaires», relate le conseil, précisant que «d'après les informations vérifiées, cette grève de la faim a été arrêtée». Le conseil a pu également investiguer sur les allégations de torture et de mauvais traitement relatés par les membres des familles et la presse, réaliser un examen médical systématique de tous les détenus concernés, visualiser les vidéos des caméras de surveillance au moment des faits et s'entretenir avec les agents pénitentiaires concernés. Par ailleurs, et au terme de ces visites, le conseil tient à informer l'opinion publique que les faits ayant déclenché l'incident remontent à la révision de la faveur accordée par l'ancien directeur de la prison de Ras Al Ma à un détenu qui jouissait d'un appel téléphonique quotidien de 30 minutes, au lieu de l'appel hebdomadaire de 6 à 10 minutes prévu par les règles en vigueur.