Le Conseil de sécurité de l'ONU votera après examen le projet de rapport du Secrétaire général, Antonio Guterres, relatif à la situation au Sahara le 30 octobre. Washington a proposé une première mouture qui semble favorable au Maroc. Les Etats-Unis viennent de remettre au Conseil de sécurité la première mouture du projet de résolution sur le Sahara. Alors que les consultations entre les membres battent leur plein, des sources onusiennes assurent que le limogeage de John Bolton aurait pesé lourd dans la balance en faveur du Maroc. «Le texte a proposé le prolongement du mandat de la MINURSO pour une année. Washington entend ainsi donner au prochain envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU assez de temps pour relancer les pourparlers entre les parties», confie une source proche du dossier au portail Yabiladi. Rupture avec l'ère Baker En effet, la mouture soumise ne prévoit pas un élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'Homme dans le Sahara. «Dans l'ensemble, les éléments ayant fuité marquent une rupture avec la ligne politique suivie par John Bolton et son mentor James Baker», soutient la même source. «Par cette proposition, Washington accorde également du temps à Antonio Guterres pour trouver, en concertation avec les principaux acteurs régionaux et internationaux sur ce dossier, un successeur au démissionnaire Horst Köhler», ajoute-t-elle.
LIRE AUSSI: Sahara. Abdelmjid Balghzal: «Köhler a démissionné à cause des pressions américaines»
A noter que la démission surprise de ce dernier «pour raisons de santé», plane sur les consultations au Conseil de sécurité. L'ancien président allemand avait réussi à organiser deux tables rondes à Genève en présence des parties concernées par cette question, à savoir le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et les séparatistes du polisario. La première a été tenue, pour rappel, les 5 et 6 décembre 2018 et la seconde les 21 et 22 mars 2019 tandis que le troisième round des pourparlers de Genève sur le Sahara était prévu cet été, mais le départ imprévu de Horst Kohler a mis les pourparlers à l'arrêt. Ce qui a poussé les quinze à appeler à la désignation d'un nouvel envoyé personnel. L'Afrique du Sud en embuscade Alors que la nouvelle résolution doit être adoptée par le Conseil de Sécurité dans moins de quatre jours, l'impact positif du limogeage de John Bolton sur le projet de résolution soumis aux membres du Conseil de sécurité par Washington se heurte à la volonté de l'Afrique du Sud à faire pression pour que la copie finale intègre des éléments en faveur du polisario.
Lire aussi: L'Algérie «regrette» elle aussi le départ de Horst Kohler
L'Afrique du Sud, qui assure pendant ce mois d'octobre la présidence tournante de l'instance onusienne, n'est pas le seul appui des ennemis de l'intégrité territoriale du Maroc au Conseil. Les séparatistes pourraient compter également sur l'appui de l'Ethiopie. «La Russie, un autre acteur habitué depuis au moins deux années à l'abstention sur ce dossier, maintiendrait-elle sa position?», interroge note confrère avant de laisser entendre que «le projet de construction d'une raffinerie au Maroc pourrait influer sur la position de Moscou».