Avec l'avènement du Ramadan, les habitudes alimentaires quotidiennes bien notables en particulier chez les personnes atteintes de maladies chroniques telles que le diabète, rendent plus que nécessaire un régime alimentaire spécifique associé à un contrôle continu de la glycémie. Les diabétiques doivent de ce fait être conscients des risques sanitaires auxquels ils peuvent être exposés durant le mois du jeûne, ce qui entraîne un certain nombre de complications graves qu'il est possible d'éviter s'ils observent un certain nombre de règles. Dans ce cadre, l'endocrinologue Nadia El Ghissassi a souligné, dans un entretien accordé à la MAP, que les diabétiques ne sont pas obligés de faire le jeûne, surtout les personnes atteintes du diabète de type 1 ou diabète insulinodépendant (DID), ceux présentant un niveau de glycémie instable et les patientes enceintes, en plus des diabétiques souffrant d'autres maladies telles que l'insuffisance rénale, les maladies cardiaques ou d'autres pathologies aiguës. Le jeûne peut être sûr et sans complications pour la santé pour les personnes ayant un diabète de type 2 traité aux sulfamides et ne souffrant pas d'affections chroniques comme l'hypertension artérielle et les maladies cardiaques, a poursuivi Dr El Ghissassi, notant que les personnes diabétiques doivent ajuster la posologie et faire contrôler plus fréquemment leur niveau glycémique, tout en demandant conseil à leur médecin. De l'avis de Dr El Ghissassi, les patients peuvent jeûner si leur état de santé est stable à condition de respecter scrupuleusement les heures de prise des médicaments et de consulter régulièrement un spécialiste. Lire aussi: Vidéo. Ramadan et chaleurs, comment les Casablancais vivent-ils le jeûne ? A cet effet, ils sont appelés à s'assurer de la présence de niveaux modérés de la glycémie au moins trois mois avant le mois sacré. Dans ce cadre, l'endocrinologue a souligné l'importance d'une alimentation saine et équilibrée pour les personnes diabétiques, tout en mettant en garde ces personnes de ne pas tomber dans l'excès des aliments riches en glucides et en lipides au moment de la rupture du jeûne. Elle a, dans ce sens, recommandé de boire suffisamment d'eau (entre 2 et 4 litres), en remplaçant les jus par des fruits. De même, Dr El Ghissassi n'a pas manqué de souligner l'importance du repas du Souhour pour les diabétiques, qui doit être équilibré, riche et complet, notant que les patients peuvent se contenter des aliments riches en protéines et faibles en matières grasses telles que le fromage faible en gras, sans oublier de manger les fruits et légumes et de boire suffisamment d'eau. S'agissant de la pratique du sport, le médecin a conseillé les personnes diabétiques de faire une activité physique après le Ftour, contrairement à ceux habitués à pratiquer le sport avant la prière d'Al Maghreb, ce qui constitue un danger pour leur santé, mettant en garde contre la pratique du sport pendant les heures de jeûne, en particulier les personnes atteintes de diabète, de maladies chroniques ou les gens ordinaires. Au volet des éventuelles complications des personnes diabétiques durant le mois de Ramadan, Dr El Ghissassi a fait savoir que l'hypoglycémie et l'hyperglycémie peuvent provoquer le coma, en particulier chez les diabétiques (Type 1 et 2) qui n'ont pas bien contrôlé leur glycémie, soulignant la nécessité de rompre immédiatement le jeûne en cas de baisse ou de hausse de glycémie et en cas de la non stabilité de la tension artérielle. Selon le ministère de la Santé, plus de 2 millions de personnes âgées de 18 ans et plus au Maroc sont diabétiques, dont 50% méconnaissent leur maladie, tandis que le nombre d'enfants diabétiques est estimé à plus de 15.000. Le diabète est une maladie chronique qui peut engendrer de nombreuses complications graves à long terme, telles que la cécité, les maladies rénales, les amputations des membres inférieurs, mais aussi une prédisposition aux crises cardiaques, aux accidents vasculaires cérébraux et donc une mort prématurée. Les enfants et les personnes âgées sont les groupes les plus vulnérables aux différentes souffrances associées à cette maladie.