La position de la République du Sud Soudan, qui a affirmé vendredi à New York sa non reconnaissance de la pseudo «Rasd», est «symbolique à plus d'un titre», a estimé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita. Le Maroc «récolte aujourd'hui les fruits de la visite historique» effectuée par le roi Mohammed VI à Juba en février 2017. «D'abord, le Sud Soudan est symbolique en lui-même, en ce sens qu'il est le dernier pays indépendant sur le continent africain, et sa position sur la question du Sahara a une symbolique particulière», a expliqué Bourita dans une déclaration à la presse, à l'issue d'une rencontre bilatérale au siège de l'ONU avec son homologue sud-soudanais, Nhial Deng Nhial. Bourita a fait observer que les relations entre le royaume du Maroc et la République du Sud Soudan ont connu un tournant majeur avec la visite du Souverain à Juba, «visite qui a changé la donne de par les discussions de Sa Majesté le Roi avec le Président Salva Kiir Mayardit, et les actions humanitaires qui ont accompagné la visite Royale et les projets et accords signés à cette occasion». Le ministre a aussi noté que «plusieurs avaient essayé de créer un faux parallèle entre la question du Sahara marocain et le processus au Sud Soudan. Mais aujourd'hui, la position de ce pays vient confirmer qu'il existe une grande différence». Déjà à l'occasion de la visite royale, a-t-il expliqué, le communiqué conjoint ayant sanctionné cette visite a souligné que les deux sujets sont complètement différents. «Et maintenant, cette décision montre que le Sud Soudan est lui-même convaincu que la pseudo république n'a aucune place et existence au sein du continent africain». Pour Bourita, aujourd'hui la réponse est claire: «la question du Sahara marocain ne peut être résolue que dans le cadre de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du royaume du Maroc, alors que le processus au Sud Soudan a été un processus spécifique dans sa genèse et son évolution, et également dans ses résultats». «Donc c'est un moment important qui vient confirmer une série de retraits de reconnaissances comme cela a été constaté au cours des dernières années, que ce soit pour la Zambie ou le Malawi, et aujourd'hui le Sud Soudan», a dit le ministre. Et d'ajouter que plus des deux tiers des pays africains ne reconnaissent pas cette entité. «La petite minorité restante finira par comprendre, à travers la persuasion, et la force de la réalité et du droit international, qu'il n'y a pas de place pour cette entité qui n'existe pas et qui n'existera jamais», a conclu Bourita. A rappeler que le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de la République du Sud Soudan, Nhial Deng Nhial, a déclaré, vendredi au siège des Nations Unies, que son pays « ne reconnait pas l'existence de la rasd », en soulignant, que le Président Salva Kiir Mayardit avait adressé, à ce sujet, une lettre au roi. «Dans cette lettre, le Président Salva Kiir Mayardit informe le souverain et de manière catégorique, que la République du Sud Soudan n'a jamais eu de relation et ne maintient pas de relation avec cette entité séparatiste (rasd). Nous respectons entièrement la souveraineté et l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc», a tenu à préciser le chef de la diplomatie du Sud Soudan, à l'issue d'une rencontre avec Bourita.