Des marges sur le gasoil et l'essence qui ont explosé, une augmentation des capacités de stockage pour peser sur les prix, des résultats nets qui ont augmenté de façon exponentielle... les pétroliers marocains continuent à réaliser des profits mirobolants, aux antipodes des objectifs souhaités par la libéralisation des carburants La Commission des finances et du développement économique à la première chambre se réunira le 15 mai pour présenter le rapport sur les prix des carburants et les conditions de la concurrence. Il en ressort que les marges des distributeurs marocains sur un litre de gasoil sont passées de 1,35 dirham, avant la libéralisation des prix en décembre 2005, à 2,2 dirhams vers la fin de l'année 2017. En ce qui concerne l'essence, la marge a grimpé de 1,16 dirham/l en 2015, à 2,02 dirhams en 2016, avant de se stabiliser autour de 1,8 dirham. Pour peser sur les prix, le rapport indique qu'Afriquia, Total et Shell, détiennent 50 % des stocks du gasoil au Maroc. Résultat: les pétroliers se sont partagé une manne de près de 15 milliards de dirhams. Il ressort également de ce rapport que les pétroliers marocains avaient réalisé de «gros profits malgré une baisse des cours du pétrole» après la libéralisation des prix des carburants en 2015. En revanche, le rapport écarte la thèse d'une éventuelle entente sur les prix entre les opérateurs qui ont réalisé des marges stratosphériques en profitant des brèches de la libéralisation du secteur des carburants. Enfin, les passages mettant en cause les importateurs ne figurent plus dans la version finale du rapport qui va réalimenter la campagne de boycott qui vise particulièrement Afriquia.