D'après une enquête réalisée par le journal français Le monde, 300 nouveau-nés sont retrouvés chaque année dans les poubelles de Casablanca. Un chiffre alarmant dans un pays où les relations extraconjugales et l'avortement sont interdits. Chaque année au Maroc, 50.000 enfants sont issus de relations extraconjugales. Nombreux d'entre eux se retrouvent ensuite abandonnés par des mères craignant d'être mises au ban de la société. Ainsi, chaque année, et dans la ville de Casablanca à elle seule, 300 cadavres de bébés sont retrouvés tous les ans. La présidente de l'Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse (Insaf), Meriem Othmani, explique ce chiffre alarmant par le calvaire que vivent les mères célibataires au Maroc. Ces dernières, ayant peur des autorités, du jugement de la société ou des représailles de leurs familles, choisissent d'abandonner leurs enfants au lieu d'intégrer les associations les protégeant. « Ces femmes sont terrorisées. Elles n'ont pas forcément le courage de se rendre dans un orphelinat, où elles risquent d'avoir affaire à la police, et ne savent pas où aller », explique-t-elle au journal Le monde. Meriem Othmani précise également que la plupart des mères célibataires ont été victimes de viols, ou séduites par une promesse de mariage. Une fois enceintes, leurs partenaires les abandonnent. Ces dernières, livrées à elles-mêmes, pensent même au suicide. C'est le cas de Smahane*, 20 ans, qui travaillait comme petite bonne et a été violée par son employeur. Avant d'intégrer l'association Insaf, cette jeune femme avoue avoir tenté de s'empoisonner à l'arsenic. Smahane fait aujourd'hui partie des 21 mères célibataires logeant à l'association Insaf. Ces dernières logent à l'association pendant trois à six mois et sont entièrement prises en charge, avant, pendant et après l'accouchement.