On l'a toujours dit et écrit, il y a le Festival Gnaoua et les autres. Différence qui se caractérise d'abord par la magie du lieu, Essaouira une ville a dimension humaine et qui épouse et fait un avec son festival. Ensuite l'impact magique révélé chaque année par les fusions entre la musique gnaoua et les autres musiques du monde. Incontestablement, le Festival Gnaoua est le festival de la fusion musicale par excellence. C'est d'abord cette fameuse fusion qui a parachuté le festival dans la renommée internationale qu'il connaît et qu'il ne cesse de connaitre. Pour la 13 ème édition, les organisateurs sont revenus à la tradition du festival, celle qui fait son âme propre, une bonne participation avec un maximum possible de maâlem gnaoua et de la fusion musicale avec la World Music et les autres genres de musique africaine, asiatique et autre. Cette année une touche bien particulière à la fois mystique et spirituelle, a fait le bonheur du public avec le pakistanais Faiz Ali Faiz, le français Titi Robin et la troupe des Issaoua de Meknès. De l'inédit et une belle réussite. Il est certain, en effet, que la réussite perpétuelle du festival Gnaoua ne peut que se faire dans ce cadre de la fusion musicale entre les Maâlem Gnaoua et les autres artistes internationaux. IL faut voir les visages rayonnants et heureux des uns et des autres durant les concerts et la joie du public qui reçoit cette fusion avec un énorme plaisir, quelque soit son âge, son appartenance sociale, religieuse ou autre. C'est tout simplement de la magie positive bien orchestrée par les « Mlouk » qui veillent sur ce festival. Ce public diversifié qui ne voit que pour la musique gnaoua est le garant de la pérennité de ce festival. D'ailleurs nombreux les maâlem gnaoua qui ont acquis une bonne notoriété grâce à la fusion, c'est le cas de Mahmoud Guinéa, Alikane, Kouyou, Boussou, Bakbou etc… Le festival Gnaoua, a aussi acquis avec cette fusion musicale une renommée nationale bien particulière dépassant de loin les autres festivals. Notoriété qui, par ailleurs, dépasse les organisateurs et appartient désormais à son public. UN public qui en réclame toujours plus et à peine le festival terminé pense déjà au prochain. C'est dans ce contexte qu'on ne peut que rendre un grand hommage à André Azoulay, président Fondateur de l'Association Essaouira Mogador, à Neila Tazi et son staff (en tant qu'organisatrice attitrée du festival depuis des années), ainsi qu'aux directeurs artistiques dont Abdeslam Alikane, pour toute l'énergie, la passion, la volonté et l'implication dont ils font preuve à chaque édition pour que le festival se tienne et se passe dans les conditions les meilleures. C'est ainsi que en est à la 13 ème édition et que les autres suivront avec la même ferveur et la même implication, in Chaâ Allah. Une pensée positive et un hommage bien mérité également à tous ses acteurs de terrain que forment les agents des Autorités locales, le corps entier de la police, celui des Forces Auxiliaires et de la Gendarmerie, de la Protection Civile, qui font un travail colossale pour que tout se passe dans les meilleurs conditions et que le festival soit accompagné par le plaisir et la réussite qu'il faut. On les voit à l'œuvre jour et nuit, avec des horaires de mobilisation qui tourne à l'endurance physique. Merci messieurs au nom de tous ses fans, visiteurs, et festivaliers de Gnaoua, auxquels vous apporter les conditions favorables pour qu'ils savourent leur musique préférée et pour qu'ils assistent, dans le plaisir, au festival Gnaoua. Cette année encore les visiteurs sont venus nombreux, à la fois des villes marocaines mais également de l'étranger avec des groupes de jeunes venus spécialement pour le festival. Avec une nostalgie des années 70, lors de l'avènement des hyppies qu'a connu Essaouira, ces jeunes marocains et étrangers vivent à leur manière vestimentaire, avec leur manière de danser, l'ambiance magique créée par la musique gnaoua dans sa version pure, comme le cas avec Mahmoud Guinéa, mais également dans sa version fusion, comme lors du concert de Abdeslam Alikane et Amazigh Kateb. La magie du festival Gnaoua et qu'il réunit dans le même espace des jeunes, des moins jeunes, des familles entières, tous venus pour la musique gnaoua. La magie du festival Gnaoua est aussi, bien heureusement, un festival qui n'est pas duplicable. Avec un budget correct, des sacrifices dans l'organisation, il draine des foules nombreuses, de plus en plus d'ailleurs, dans une ambiance inégalable, propre à Essaouira et à son festival. Il est incontestable que si la fusion musicale entre la musique gnaoua et les musique du monde, a apporté une bonne notoriété au festival gnaoua, ce dernier aussi apporte une bonne renommée touristique à la ville d'Essaouira. En fait il ne font plus qu'un et on conçoit mal comment l'un peut se développer sans l'autre. Très bonne continuation, donc à tous les deux et à la 14 ème édition In chaâ Allah.