Le Maroc joue un rôle important dans le renforcement des capacités des pays africains dans le domaine du diagnostic et de lutte contre le cancer, a affirmé, vendredi 7 février, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Organisations internationales à Vienne, M. Azzedine Farhane. "Le Maroc a joué et continue de jouer un rôle important, en tant que centre régional, dans le renforcement des capacités des professionnels du secteur de la santé et dans la transmission d'avis d'experts sur le diagnostic et la lutte contre le cancer dans de nombreux pays africains", a indiqué le diplomate marocain lors d'une réunion internationale de haut niveau organisée par l'AIEA sur "le rôle des technologies nucléaires dans le diagnostic et le traitement du cancer du col de l'utérus". M. Farhane, qui a présenté l'expérience du Maroc dans le domaine, a souligné que le Royaume continue en partenariat avec de nombreuses organisations internationales, en particulier l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et d'autres organismes donateurs, à dispenser plusieurs sessions de formation pour soutenir les professionnels de santé dans plus de 12 pays africains, afin de prévenir, traiter et combattre le cancer, soulignant que le Royaume attache une grande importance au partenariat dans le cadre du Programme mondial commun des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise de cette maladie. Il a ajouté que le Centre d'Oncologie de Rabat peut bénéficier du statut de "Centre d'Excellence" en tant que centre multidisciplinaire de recherche en oncologie et en cancérologie en Afrique, notant qu'il accueillera en juin prochain un forum international sur la radiothérapie nucléaire et l'utilisation optimale, efficace et sûre du traitement localisé bidimensionnel. Soulignant que l'équipement du centre et les services qu'il fournit le qualifient pour devenir un centre d'excellence africain pour l'agence des Nations Unies, l'ambassadeur a relevé que plusieurs institutions publiques marocaines, dont le Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN) et l'Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR) fournissent également de nombreux services dans ce domaine, en organisant de nombreuses formations pour le renforcement des capacités nationales des pays africains à travers l'échange des meilleures pratiques. Le partenariat entre le Maroc et l'Agence onusienne concerne trois domaines, à savoir la formation des cadres médicaux, la fourniture d'équipements et l'amélioration des installations, en plus d'assurer une utilisation optimale des applications nucléaires telles la radiothérapie pour les patients atteints de cancer du col d'utérus, et d'organiser des ateliers au profit des participants marocains et africains, a rappelé M. Farhane. Le diplomate a noté dans ce sens la participation d'environ 320 experts et professionnels aux sessions de formation organisées par l'agence au Maroc, et la participation de 231 experts marocains à ces formations tenues à l'extérieur du Royaume, dans le cadre de subventions collectives pour des projets régionaux menés par l'agence dans le but de contribuer à l'élaboration de plans nationaux de lutte contre le cancer dans les pays africains. M. Farhane a, en outre, souligné l'engagement politique fort du Maroc dans la lutte contre le cancer, qui depuis 2010 a adopté un plan national décennal basé sur l'introduction d'un vaccin contre le virus de papillome humain, la détection précoce du cancer du col de l'utérus et la fourniture d'un diagnostic et d'un traitement gratuits à 100 pc des femmes dans 38 centres de référence dans les douze régions du Royaume. Le diplomate a également souligné lors de la réunion, présidée par le Directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, la nécessité d'encourager les partenariats entre tous les pays membres de l'Agence dans le domaine de la lutte contre le cancer, et de sensibiliser aux causes des maladies et aux méthodes de prévention et de traitement, considérant que le traitement du cancer du col de l'utérus n'est pas seulement un problème de santé mais également un droit de l'homme dans sa partie liée au droit à la santé et au développement. M. Farhane a également proposé, lors de cette rencontre organisée à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le Cancer et qui a vu la participation des ambassadeurs de Suède et de Belgique et à laquelle ont assisté des ambassadeurs accrédités, des experts internationaux et des fonctionnaires des Nations Unies, de tenir une réunion de haut niveau pour initier un débat interactif entre les Etats membres de l'AIEA sur ce sujet lors de la conférence générale de l'Agence prévue en septembre prochain.