L'égalité entre les sexes constitue le prélude à l'autonomisation de la femme, a souligné, lundi à Rabat, la ministre de la Solidarité, du Développement social, de l'Egalité et de la famille, Jamila El Moussali. "L'égalité est un prélude à l'autonomisation de la femme et au renforcement de sa place dans tous les domaines, politique, économique, social et culturel", a indiqué Mme El Moussali dans une allocution lue en son nom par la Directrice de la Femme au sein du ministère, Fatima Barkane, lors d'un séminaire international sur "l'égalité genre et l'autonomisation des femmes et des filles pour réaliser l'ODD 5 et la vision africaine en matière des droits des femmes". Initié par l'organisation panafricaine cités et gouvernement locaux unis d'Afrique (CGLU Afrique) et l'Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC) avec l'appui du ministère de l'Intérieur, ce séminaire s'inscrit dans le cadre de l'autonomisation, la formation ainsi que le renforcement des capacités des filles, des femmes, des femmes maires, présidentes de collectivités locales et des femmes élues locales. Ce rendez-vous se veut aussi l'occasion de faire état des progrès réalisés en matière de mise en œuvre de l'ODD 5 et de la vision africaine sur les droits des femmes, et de sensibiliser aux concepts, enjeux, défis, et aux mesures prises ainsi qu'aux bonnes pratiques en matière d'autonomisation des femmes et des filles. Mme El Moussali a, par ailleurs, mis en avant les efforts déployés par le Maroc en matière d'autonomisation des femmes et qui se reflètent dans plusieurs textes juridiques, notamment la révision du code de la famille, l'article 19 de la constitution qui institue l'égalité, l'introduction de l'instance "l'autorité pour la parité et la lutte contre les discriminations" en plus de la loi relative aux violences faites aux femmes entrée en vigueur depuis septembre 2018. Elle a également fait part de l'évolution de la participation politique des femmes marocaines au niveau du parlement et du gouvernement, avec notamment deux femmes à la tête de deux régions et un pourcentage de 38% de présence féminine dans les conseils régionaux, témoignant ainsi de l'engagement en faveur de la mobilisation des partis politiques pour présenter des candidats femmes. Pour sa part, la représentante de l'Onu-Femmes Rania Kebaili a fait savoir que l'organisation onusienne œuvre en collaboration avec le ministère de l'Intérieur dans la gouvernance locale sensible au genre, pour mettre en place des programmes sensibles au genre dans les régions du Royaume. "Ce travail nous a permis de développer une méthodologie pour mener à bien un diagnostic sensible au genre permettant d'identifier les besoins spécifiques des femmes au Maroc aujourd'hui et dans les différentes régions", a-t-elle ajouté. De son côté, Mme Fatna El Khiyel, présidente du conseil communal de Arbaoua, a soulevé l'importance de l'autonomie économique et financière des femmes, vu qu'elle leur permet d'avoir confiance en elles et de disposer d'un pouvoir de négociation, pour être ainsi au service de leurs familles, de leur société et de leurs co-citoyens. Mme El Khiyel a également insisté sur l'éducation et son rôle dans le changement des mentalités et du comportement des hommes envers les femmes, affirmant qu'il est nécessaire de généraliser le préscolaire dans toutes les zones, d'accompagner les femmes en politique et de revoir le code électoral. CGLU Afrique, à travers son académie africaine des collectivités territoriales (ALGA), œuvre dans le cadre de ce séminaire international sur la base d'une approche active et participative et alterne les phases d'apports théoriques avec des exercices pratiques et des travaux de groupes en faveur des divers participants venus de tout le continent africain.