Lors d'un meeting du Parti de la Justice et du développement (PJD), samedi dernier à Rabat, le chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani, avait affirmé que le débat sur la dépénalisation de l'avortement est « clos ». Chafik Chraïbi, Médecin militant contre l'avortement clandestin n'a pas manqué de réagir à la sortie du patron du PJD. Sur sa page Facebook, Docteur Chafik Chraïbi, a assuré que «Le projet de loi autorisant l'avortement en cas de viol, inceste, malformations congénitales et handicap mental, passera à coup sûr ». Le médecin connu pour ses positions avant-gardistes concernant la question de l'avortement a affirmé par ailleurs que le projet de loi avait déjà été adopté par le conseil du gouvernement, qu'il est actuellement discuté au parlement, et qu'il «sera certainement adopté en plénière. Et de conclure, «le débat n'est pas clos, El Othmani n'est pas éternel au gouvernement, nous continuerons à nous battre jusqu'à obtenir raison». Réagissant aux recommandations émises par le Conseil national des Droits de l'Homme (CNDH), El Othmani avait déclaré, « «Certains veulent un retour à la case départ. Ce qui n'est pas une bonne initiative. Il ne faut pas renier ce dont nous avons déjà convenu. Nous n'allons pas accepter cela», avant de renchérir, « «Il y a eu en 2015 un débat national sur la question de l'avortement. SM le roi Mohammed VI a validé les recommandations d'une commission spéciale qui a conduit le dialogue. Ses recommandations ont été, d'ailleurs, intégrées dans le projet de réforme du Code pénal». Le document mémorandum présenté par le CNDH porte plusieurs recommandations avec à leur tête, celle concernant les peines d'emprisonnement pour avortement clandestin, dans les articles de 449 à 452. Le CNDH appelle dans l'ensemble à étendre les cas autorisés à avorter. Dans ce sens, le mémorandum insiste à ce que la loi prenne en compte la "sécurité psychique et sociale" de la femme, outre la sécurité de sa santé. Pour le CNDH, les motifs précédents justifient le Droit à l'avortement pour une femme, et ce dans les trois premiers mois de sa grossesse, sauf en cas de forces majeures. Le CNDH apporte également une nouveauté par rapport aux dispositions existantes: "Une femme atteinte de troubles mentaux au droit de se faire avorter sans l'autorisation du mari, bien évidemment, sous le contrôle du juge de la famille".