La Chambre des représentants a adopté jeudi une résolution qui formalise les procédures de l'enquête de destitution ciblant le président américain Donald Trump. Adoptée à une majorité de 232 votes pour et 196 contre, cette résolution vise à énoncer les règles du processus de destitution pour lequel il existe peu de précédents, notamment après que les républicains et la Maison Blanche eurent accusé les démocrates de mener une enquête de destitution sans procédure formelle. Sur le plan pratique, la résolution décrit les droits et les procédures qui guideront le processus à partir de jeudi, y compris la présentation publique des preuves et la manière dont M. Trump et son équipe juridique seront en mesure de préparer leur défense, en ayant le droit notamment d'interroger les témoins. "Ce qui est en jeu dans tout cela, ce n'est rien de moins que notre démocratie", a déclaré avant le vote la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, qui s'est placée devant le drapeau américain après avoir pris la décision inhabituelle de présider la chambre au moment du vote, soulignant ainsi le caractère historique du moment. "Nous ne sommes pas ici pour un exercice partisan", a affirmé le représentant démocrate du Massachusetts Jim McGovern. "Il existe des preuves sérieuses que le président Trump pourrait avoir violé la Constitution", a-t-il martelé. Juste après le passage de la résolution à la Chambre, le président Trump a réagi sur Twitter, qualifiant l'enquête le ciblant de "plus grande chasse aux sorcières de l'histoire des Etats-Unis!". De son côté, le responsable de la campagne de réélection de Donald Trump pour 2020, Brad Parscale, a indiqué dans un communiqué que "le vote d'aujourd'hui ne fait que prouver que tout le processus de destitution est un simulacre depuis le début". "Les électeurs vont punir les démocrates qui soutiennent cette farce", a-t-il prévenu. Le président américain Donald Trump est au cœur d'une enquête de destitution après qu'un lanceur d'alerte anonyme et plusieurs diplomates et hauts responsables américains eurent accusé le président d'avoir utilisé l'aide militaire américaine à l'Ukraine, estimée à 400 millions de dollars, comme monnaie d'échange pour le lancement par la justice ukrainienne d'une enquête sur le candidat à la primaire démocrate pour 2020, Joe Biden. Le Locataire de la Maison Blanche, qui a accepté de publier la transcription de l'appel téléphonique datant du 25 juillet avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, nie tout "qui pro quo" et répète que l'appel était "parfait".