Depuis le 1er décembre, les autorités algériennes ont entamé une opération musclée en vue d'expulser des migrants considérés comme « illégaux ». Près de 1400 ont été appréhendés sur la voie publique et même dans leurs domiciles, et placés dans des camps en attendant leur rapatriement. Une rafle massive qui a suscité l'indignation de la communauté internationale, qui y voit une véritable « chasse à l'homme noir ». Le forum africain en Europe a qualifié cette opération de «crime odieux» envers des innocents. Selon Reuben Odoi, membre du collectif des communautés subsahariennes au Maroc les agissements de l'Algérie sont une « violation des conventions internationales en la matière » ainsi qu'une « atteinte flagrante aux droits de l'homme ». "Là-bas ce n'est ni la Tunisie, ni le Maroc où, à la faveur d'une ambitieuse politique migratoire, les Subsahariens vivent nettement mieux en paix", a indiqué à la MAP Reuben Odoi. "Chasse à l'homme noir": Alger expulse des centaines de migrants subsahariens « Signataire de la charte africaine des droits de l'homme, l'Algérie doit respecter la dignité humaine » Contacté par 2m.ma, Falijou Bayakoyo, membre du regroupement des acteurs ivoiriens des droits de l'Homme, a expliqué qu'il était inacceptable que « l'Algérie, qui fait partie de l'Union Africaine, puisse expulser manu-militari et de façon illégale, des ressortissants des pays voisins ». L'ONG suit en effet ces événements avec grand intérêt et condamne cette opération « illégale ». « Selon les témoignages dont nous disposons, ces rafles sont opérées de façons incontrôlées. Même l'identité des personnes appréhendées n'est pas vérifiée. Il aurait donc pu être question d'exilés ou de réfugiés, pourtant protégés par des lois internationales », nous précise Falijou Bayakoyo. Le regroupement des acteurs ivoiriens des droits de l'Homme, basé à Abidjan, compte ainsi adresser un courrier et une déclaration appelant les autorités algériennes à revoir leur position. Celle-ci sera communiquée à l'ambassade algérienne en Côte d' Ivoire, au ministère ivoirien des affaires étrangères ainsi qu'au ministère de l'intégration africaine.
Migrants ouest-africains en Algérie: rafles et expulsions en série (vidéo) Pour rappel, des expulsions similaires ont déjà eu lieu en Algérie, notamment en 2014. A l'époque, 400 Nigériens et 400 Maliens avaient été rapatriés dans leur pays d'origine.