Le peuple algérien est sorti dans la rue pour porter une revendication politique, pacifiquement. Plusieurs personnalités, dont des politiciens, des artistes, des activistes des droits humains et différents cadres de l'Etat, se sont jointes à la "marche millionnaire" organisée après la prière du vendredi 01 mars en Algérie contre un 5ème mandat du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Un manifestant est décédé à Alger lors d'une marche du "vendredi de la colère", rapporte samedi le journal électronique algérien "Tout Sur l'Algérie" (TSA). Il s'agit de Hassan Benkhedda (60 ans),fils de Benyoucef Benkhedda, le 2ème président du gouvernement provisoire pendant la révolution en Algérie, précise TSA sous le titre "La mort symbolique du fils de Benkhedda". "Les incidents ont été enregistrés à la fin de la marche historique de vendredi 1er mars à Alger. Il y a eu même mort d'homme, Hassan Benkhada. Une mort revêtant une forte charge symbolique. Très forte même. Le fils de Benyoucef Benkheda est mort dans une bousculade au niveau de la place Addis-Abeba, à quelques encablures du siège de la présidence de la République", poursuit le journal électronique algérien. "Benyoucef Benkheda fut le dernier chef du GPRA. Il a été déposé illégalement en 1962 par l'armée des frontières. C'est ce coup de force qui avait donné naissance au système dont le peuple réclame aujourd'hui le départ. Benkhedda fut aussi un proche de Abane Ramdane. "Hassan Benkhada était aussi le neveu du martyr Mohamed Al Ghazali Al Hafaf, le premier à avoir brandi le drapeau algérien le 1er mai 1945 avant d'être sauvagement tué par l'armée française. Il ne pouvait y avoir plus fort signe du destin", ajoute TSA. L'annonce du décès a été faite par son frère, Salim, sur sa page officielle. «Au niveau de l'hôtel Algeria, la marche s'est arrêtée alors qu'elle se déroulait en parfaite non-violence, mais soudainement, les forces de l'ordre sont intervenues avec violence, ce qui a créé un grand encombrement entre ceux qui montaient et ceux qui descendaient la rue. Ces faits ont coïncidé avec l'arrivée de nombreux ‘'baltaguis'' sur les lieux et à qui le terrain a été cédé pour qu'ils puissent voler et piller», a affirmé Salim Benkhedda à TSA. Et d'ajouter : «A 19h30, un employé de l'hôpital m'a appelé pour m'informer de la présence le cadavre de mon frère à la morgue. La bande au pouvoir et ses baltaguis ont tué mon frère». "Toute l'Algérie est descendue dans les rues vendredi et ce samedi (...) Les citoyens qui ont marché pacifiquement sont convaincus qu'il existe un plan pour faire sortir les manifestations de leur cadre pacifique. Ils le disent sans ambages dans leurs commentaires sur les réseaux sociaux depuis la soirée de vendredi", selon la même source. Pour TSA, "Le peuple est sorti dans la rue pour porter une revendication politique succincte, pacifiquement. La réponse doit être aussi politique, claire et pacifique. Continuer à minimiser la colère de la rue n'est plus possible après les marées humaines de ce premier jour de mars, tout comme ne passeront pas les demi-mesures superficielles par lesquelles le pouvoir a pris l'habitude de tuer dans l'œuf toute velléité de soulèvement. Quelque chose de fondamental a changé depuis le 22 février. Le peuple n'a pas émis un signal difficile à capter, mais un grondement assourdissant", écrit l'auteur de l'article.