L'initiative est portée par la Franco-marocaine qu'on ne présente plus, Leïla Slimani et la journaliste culturelle, critique littéraire et éditrice marocaine Kenza Sefrioui. Les deux femmes viennent de publier un livre commun qui se veut le livre de tous les artistes casablancais. Et pour cause, elles y donnent la voix aux artistes qui puisent et qui travaille autour de la capitale économique. S'intitulant « Casablanca, nid d'artistes », le livre est publié chez Malika éditions et permet aux 115 artistes qui y ont participé de raconter leur Casablanca. Le livre "Casablanca, nid d'artistes" de Leïla Slimani et Kenza Sefrioui, a été, mardi à Casablanca, au centre d'une rencontre-débat visant à faire la lumière sur cet ouvrage dans lequel les deux écrivaines donnent la voix aux artistes qui s'inspirent et créent dans la capitale économique du royaume. Cet ouvrage de 340 pages raconte Casablanca sous un angle artistique constituant ainsi ''une promenade émotionnelle'' dans cette ville et permettant de découvrir une métropole haute en couleurs à travers une série de rencontres avec celles et ceux qui ont accepté de confier leurs sentiments et leurs souvenirs, et de partager leur perplexité et leur relation à cette ''cité dure et accueillante'', a fait savoir à cette occasion, Mme. Sefrioui. L'idée a germé dans la tête de Leïla Slimani et de Malika Slaoui, la directrice de la maison d'éditions. Elles ont voulu à travers ce projet créer un bouquin dédié à cette scène artistique casablancaise à la fois nouvelle et émergente. Ce n'était sans compter sur Kenza Sefrioui qui a été séduite par le titre. Un choix qui l'a poussée à apporter une plus-value au projet en y associant des artistes de différentes générations, de plusieurs disciplines et qui n'avaient pas forcément un lien avec la nouvelle scène urbaine. Ce sont alors des musiciens, des comédiens, des danseurs, des photographes, des écrivains, des cinéastes, des performeurs ou encore des peintres, en tout une centaine d'artistes qui se sont livrés à la journaliste lui contant leur vision de leur Casablanca à eux. Et ce à partir d'une seule et même question : « Quelle est l'émotion que Casablanca vous inspire ? » Selon Kenza, « les artistes ont la parole la plus profonde qu'on puisse avoir sur une ville parce qu'on est au-delà du cliché. On n'est pas non plus dans une dynamique touristique. Seulement dans une expression très intense et très sincère, qui touche ». Faire de toutes les villes des « nids d'artistes » Tout au long des différents entretiens, une même idée ressortait et revenait souvent dans les réponses de ses interlocuteurs : Casablanca est une ville qu'on adore détester mais difficile à quitter. Un rapport passionnel présent également chez ceux qui l'ont laissée, puisqu'elle ne cesse de les inspirer. Une impression partagée par la journaliste qui est venue s'installer à Casablanca à l'âge de 24 ans. Le livre se veut également novateur et dans l'air du temps. Pour accompagner les paroles des musiciens ou des performeurs, les auteures ont inséré des QR Code qui renvoient à des liens où il est possible d'écouter de la musique, découvrir un extrait de film ou un bout de performance. Malgré l'optimisme qui rythment les témoignages recueillis, les artistes ont également évoqué et confié les difficultés auxquelles ils font face quotidiennement. Notamment au lendemain du fameux mouvement #Free_Lfen. Un moyen de secouer les consciences à travers ce travail et ouvrir de nouvelles perspectives. Comme par exemple, le souhait de Malika Slaoui de réitérer l'expérience et d'en faire une collection sur les villes « nids d'artistes ». Pour l'heure, « Casablanca, nid d'artistes » est déjà disponible dans les librairies et sur le site livremoi.ma.
Née en 1981 à Rabat, Leïla Slimani avait reçu le prix Goncourt 2016 pour son deuxième roman "Chanson douce". En 2014, elle publie son premier roman "Dans le jardin de l'ogre", paru aux éditions Gallimard . Parmi ses œuvres figurent "La Baie de Dakhla : Itinérance enchantée entre mer et désert" (2013), "Le diable est dans les détails", éditions de l'Aube (2016) et "Paroles d'honneur", Les Arènes (2017). Leïla Slimani avait reçu les insignes d'Officier des Arts et des Lettres des mains de l'ancienne ministre française de la Culture, Audrey Azoulay. Journaliste culturelle, critique littéraire et éditrice, Kenza Sefrioui a, quant à elle, publié l'ouvrage "Le livre à l'épreuve, les failles de la chaîne au Maroc". Elle a codirigé ''Casablanca œuvre ouverte'', réédition augmentée de ''Casablanca, fragments d'imaginaire'' avec un deuxième tome, ''Casablanca poème urbain'' sur les écritures contemporaines à Casablanca.