Le Maroc a acquis une grande expérience en matière de gestion du champ religieux et le Sénégal en a profité, a affirmé, lundi à Madagh (province de Berkane), Fodé Sylla, ambassadeur itinérant et conseiller du président sénégalais Macky Sall, en marge des travaux de la 13ème Rencontre mondiale du Soufisme. Mettant en avant le modèle religieux marocain, M. Sylla a souligné dans un entretien à l'agence marocaine de presse que cette vision de l'Islam ouvert que le Maroc porte aujourd'hui est un des plus beaux signaux que l'on peut donner au monde. Le Maroc est aujourd'hui un modèle de l'Islam apaisé, a-t-il dit, faisant remarquer que le Sénégal a bénéficié de cette image du Maroc et de sa façon de gérer les questions religieuses. Et d'ajouter que SM le Roi Mohammed VI, tout en étant Commandeur des croyants, Il accorde une attention particulière à l'évolution de la société et c'est ce qui explique, selon lui, la spécificité du Maroc qui a fait le choix d'un Islam modéré. Selon le responsable sénégalais, l'Islam a toujours été une religion de paix, ''une religion qui doit être en capacité d'aller s'affronter et se frotter aux autres en sécurité, et pour les autres et pour nous''. Il a par ailleurs noté que le Sénégal, qui compte un grand nombre d'adeptes de la confrérie des tidjanes qui trouve sa source dans la ville de Fès, est lié depuis très longtemps avec le Maroc sur le plan commercial, mais aussi spirituel. M. Sylla a relevé dans ce sens que le président du Sénégal et SM le Roi Mohammed VI ont toujours œuvré pour que les pays d'Afrique s'unissent et travaillent ensemble, rappelant le discours historique prononcé à Dakar par le Souverain à l'occasion de la célébration du 40ème anniversaire de la Marche Verte. Selon lui, il faut développer les relations à tous les niveaux, à savoir la diplomatie, la politique et l'économie, mais aussi au niveau des échanges entres les sociétés civiles pour mettre en commun leurs pratiques et leur savoir-faire, dans le domaine de l'économie sociale et solidaire par exemple, et entre la jeunesse pour promouvoir leurs talents et en tirer profit. Revenant sur la Rencontre mondiale du soufisme à Madagh, il a estimé, qu'au delà de l'aspect spirituel, elle offre l'opportunité de faire des découvertes et ce, à la faveur des initiatives menées en parallèle par les organisateurs. Il a cité à cet effet le Village solidaire et les assises de l'écologie, entre autres, qui permettent de présenter et de faire connaître des travaux de recherches et d'innovation réalisés par de jeunes marocains et qui peuvent être utiles pour d'autres pays d'Afrique. Les travaux de la 13ème édition de la Rencontre mondiale du soufisme se tiennent cette année à Madagh (17-20 novembre ) sous le thème ''La culture soufie et le commun universel : Pour les valeurs du dialogue et du rapprochement''. Organisée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI par la Tariqa Qadiriya Boutchichiya et la Fondation Moultaqa, en partenariat avec le Centre euro-méditerranéen d'étude de l'Islam actuel (CEMEIA) à l'occasion de l'Aid Al Mawlid Annabaoui Achcharif, cette édition réunit près de 90 universitaires, chercheurs et intellectuels du monde entier. Cette année le comité d'organisation a choisi de concentrer la Rencontre sur le rôle du soufisme dans le rapprochement entre les peuples et dans l'enracinement d'une culture du dialogue.