Les collectivités territoriales au Maroc ont un grand rôle à jouer dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies publiques et des lois dans le domaine de la protection des droits des enfants, a affirmé mardi, à Marrakech, la ministre de la famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social, Mme Bassima Hakkaoui. Intervenant à un atelier sous le thème "Mobilisation pour la campagne Villes sans enfants dans la rue" dans le cadre du 8è Sommet Africités, Mme Hakkaoui a relevé que le gouvernement a mis en place le cadre légal et a mobilisé les moyens afin que les collectivités territoriales puissent faire avancer la question de la protection des droits des enfants. Mme Hakaoui a en outre relevé que les problématiques relatives à l'enfance en situation difficile et en situation de précarité sont une question interpellant toute la société, présentant à cette occasion, les programmes et les stratégies gouvernementaux intégrés, dont le Programme Villes sans enfants de la rue et le Plan national des droits de l'enfant, qui nécessitent, a-t-elle dit, l'adhésion et l'implication de toutes les composantes du gouvernement et particulièrement de la société civile. La présidente du Réseau des femmes élues locales d'Afrique (REFELA)-Maroc et Secrétaire d'Etat chargée de l'habitat, Mme Fatna Lkhiyel, a indiqué pour sa part, que quelque 30 millions d'enfants africains, soit le nombre d'un pays entier, sont soumis aux dangers de la rue, aux risques de violence de toutes sortes, à la privation de la protection qui leur est due, et "dont nous sommes tous, individuellement et collectivement, institutionnellement et personnellement responsables". Mme Lkhiyel a rendu à cette occasion, hommage à tous ceux qui (fondations associations, éducateurs, animateurs) "sillonnent les rues, apportent leur aide, prennent en charge et donnent une deuxième chance aux enfants de la rue". Concernant le Maroc, elle a fait savoir que le Royaume a ratifié toutes les conventions relatives aux droits de l'enfant qu'il a constitutionnalisés et il s'est doté d'une stratégie nationale de protection de l'enfance 2015-2025 et d'un Observatoire national des droits de l'enfant (ONDE). "Le Maroc a entrepris toutes ces initiatives en associant un large éventail d'acteurs internationaux et nationaux, notamment de la société civile, dont le rôle dans ce domaine est incontournable", a-t-elle insisté. Les initiatives nombreuses et diverses doivent être reconnues et les acteurs, qui les portent et leurs expériences et réussites valorisées, a-t-elle ajouté. La directrice exécutive de l'ONDE, Mme Lamia Bazir, a présenté de son côté, les missions de cette institution nationale, appelant à mettre les questions relatives à la jeunesse et aux enfants au cœur des agendas des collectivités territoriales afin d'éradiquer ce fléau et de développer des villes africaines inclusives et intégrées. La présidente du REFELA, Mme Mamou Samba, a souligné pour sa part, que l'avenir de l'Afrique est tributaire de l'éducation, la formation et l'insertion socioprofessionnelle de sa jeunesse, relevant que chaque enfant de la rue doit être perçu comme un échec de sa famille et des politiques publiques de son pays. Le maire de Rabat Mohamed Sadiki, a relevé de son côté son engagement à faire de la question de l'éradication du fléau d'enfants de la rue une réalité concrète, affirmant la nécessité de réviser la loi pour imposer aux familles d'inscrire leurs enfants à l'école jusqu'à 16 ans, âge durant laquelle ces derniers pourront débuter une formation socioprofessionnelle. Lors de cet atelier, le directeur de la direction de l'enfance, de la famille et des personnes âgées eu ministère de la famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social, Mohamed Khalil Diouri, a présenté les avancées du Maroc dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de l'enfant ainsi que la politique publique intégrée de protection de l'enfance et son programme national de mise en œuvre. Mme Sandra Ceciarini, consultante Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU Afrique) a par la suite présenté le rapport sur la situation des enfants de rue en Afrique, relevant que l'environnement de ce continent est actuellement favorable à une prise de conscience des droits de l'enfant. Cependant, elle a noté un décalage entre réalité "de jure" et la réalité "de facto". La parole a été donnée par la suite aux enfants parlementaires de l'ONDE et les enfants des autres pays africains invités dans le cadre de ce sommet pour partager leurs préoccupations, attentes et aspirations. Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le 8ème sommet Africités, le plus grand rassemblement panafricain des villes et collectivités territoriales, connait la participation de quelque 3.000 élus. Le rassemblement de Marrakech vise à mobiliser les collectivités territoriales africaines et leurs partenaires pour réaliser un développement inclusif et durable de l'Afrique.