Dans son rapport annuel, rendu public le 13 octobre, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) balaie l'ensemble des domaines se rapportant à l'économie, au social et à l'environnement, et propose des recommandations pour les années à venir. L'année 2015 a été une année de croissance pour l'économie nationale. L'institution impute cette évolution au double effet de la bonne compagne agricole et de la chute des prix des matières premières, notamment le pétrole. Toutefois, le CESE met en garde contre la persistance du chômage, jugée menaçante pour le modèle social. 33.000 nouveaux postes seulement ont été créés en 2015 (contre 21.000 en 2014), ce qui reste en deçà des niveaux atteints durant les cinq dernières années. Selon la même source, le taux de chômage a enregistré une légère baisse entre 2014 et 2015 pour s'établir à 9,2% au niveau national (contre 9,9% en 2014). Pour les experts du CESE, cette amélioration est liée à la baisse du taux d'activité global enclenchée depuis 2013. Par ailleurs, le chômage urbain demeure en particulier élevé avec un taux de 14,6% en 2015 contre 14,8% en 2014. Dans son avis sur le secteur de la santé, le CESE déplore les fortes inégalités et divulgue un diagnostic sombre sur l'accès des marocains aux soins de base. L'offre de soins demeure en-deçà des besoins et attentes des citoyens ainsi que des standards internationaux. L'institution de Nizar Baraka pointe du doigt notamment le déficit en matière de ressources humaines. Pour ce qui est du logement, le rapport constate le déficit abyssal en matière d'offre de logement. Des besoins croissants interpellent sur la politique de logement menée actuellement aussi bien en milieu urbain que rural. Le document soulève que la politique menée depuis plusieurs années en faveur de l'accès à la propriété et notamment l'accès au logement en faveur des revenus les plus faibles via les programmes de logement économique, a montré ses limites, notamment en termes de gouvernance du secteur et plus particulièrement en lien avec la qualité des logements (qualité de vie, normes de qualité des constructions et de sécurité). Pour y remédier, le CESE réitère ses recommandations appelant à repenser les politiques publiques en matière de logement, et ce dans le cadre de politiques urbaines intégrées qui tiennent compte des besoins d'accès au logement décent, accessible par les différentes catégories sociales. Enfin le document consacre, à trois semaines de la COP22, une large partie de son bilan à l'évolution de la situation environnementale, au développement durable et aux inégalités induites par les changements climatiques.