Plusieurs incendies faisaient rage mercredi autour de Los Angeles avec plus de 200.000 personnes sous ordre d'évacuation tandis que des milliers d'habitations étaient menacées notamment dans le luxueux quartier de Bel-Air, à la fin d'une année noire pour les feux en Californie. "Nous vivons des journées qui nous brisent le coeur mais qui témoignent aussi de la résilience de notre ville", a commenté mercredi le maire de Los Angeles Eric Garcetti. "Les gens qui courent le plus de risques se trouvent à Los Angeles", deuxième ville des Etats-Unis avec 4 millions d'habitants, et "nous avons évacué 150.000 personnes dans le nord de la ville", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. Au moins 50.000 autres personnes ont reçu pour instruction de quitter leur domicile dans le comté de Ventura, qui longe le Pacifique et s'enfonce à l'est dans les terres vers la ville bucolique d'Ojai. C'est dans toute cette zone que brûle l'incendie appelé "Thomas", qui s'est propagé de manière fulgurante en deux jours seulement et restait hors de contrôle mercredi après-midi. Il menaçait 12.000 structures après en avoir déjà calciné 150. Une victime est pour le moment à déplorer et le bilan des destructions devrait fortement augmenter ont prévenu les pompiers. Plus de 32.000 hectares ont déjà été avalés par les flammes en moins de deux jours entre les incendies de "Thomas", "Creek", "Rye", "Skirball" et "Getty". Les pompiers ont lancé une "alerte violette" pour la ville de Los Angeles et disent ne l'avoir jamais utilisée par le passé, faisant état de conditions extrêmes, avec des vents à plus de 100 km/h. En pleine agglomération de Los Angeles, les incendies de "Skirball" et "Getty" ont démarré au petit jour mercredi. Un nuage de fumée noire se répandait sur toute la ville et une large colonne sombre s'élevait dans les airs, visible à des dizaines de kilomètres à la ronde et par satellite. Les autorités s'inquiétaient de la mauvaise qualité de l'air, irrespirable par endroits. Les flammes ont forcé la fermeture partielle d'une des principales artères de circulation à Los Angeles, l'autoroute 405, qui passe au pied du célèbre Getty Center, fermé jusqu'à jeudi au moins. Il abrite des chefs d'oeuvres dont "Le Printemps" d'Edouard Manet, des Rembrandt. "Un système de filtration d'air" protège les oeuvres de la fumée, a tweeté le musée, qui a été conçu pour résister aux incendies. La prestigieuse université UCLA, située à proximité, a fini par être évacuée après avoir démarré la journée normalement, à l'exception des masques respiratoires portés par de nombreux étudiants. Des dizaines d'écoles ont fermé tout comme le Santa Monica College. Les flammes du "Skirball Fire" ravageaient les terrains broussailleux à l'est de l'autoroute 405, où se trouve un centre culturel du même nom. Mardi, de nombreux ranchs et étables des alentours ont dû mettre à l'abri plusieurs centaines de chevaux affolés par la fumée qui approchait. Il a détruit au moins quatre maisons. Les habitants des quartiers huppés de Los Angeles situés entre Mulholland Drive au nord et Sunset Boulevard au sud font partie des zones à évacuer. Les télévisions montraient le quartier de Bel-Air où des célébrités et des milliardaires, dont l'entrepreneur Elon Musk et la star de la pop Beyoncé, ont des demeures valant plusieurs millions de dollars. Selon la chaîne NBC, le Moraga Estate, une propriété à 30 millions de dollars appartenant au magnat Rupert Murdoch et contenant un vignoble, était en feu.
A. Mutzabaugh CMT on Twitter Le président Donald Trump a posté sur Twitter un message de soutien aux victimes de l'incendie et l'Agence de gestion des situations d'urgences (Fema) a indiqué avoir débloqué des fonds pour financer les services de secours, tandis que le gouverneur Jerry Brown a déclaré l'état d'urgence. Donald J. Trump on Twitter Les autorités préviennent que les vents devraient rester extrêmement puissants et dangereux jusqu'à vendredi. L'année 2017 a été la plus mortelle en Californie à cause d'incendies. Plus de 40 personnes sont mortes en octobre dans plus d'une dizaine de feux qui ont ravagé une partie du nord viticole et ont rasé plus de 10.000 bâtiments.