Le 11 juin prochain auront lieu les élections législatives françaises à l'issue desquelles "La République en marche", mouvement du président français, saura si elle pourra décrocher la majorité parlementaire ou pas. A la neuvième circonscription, qui englobe les Français résidant dans 16 pays du Maghreb et de l'Afrique de l'ouest, dont le Maroc, les enjeux sont différents. Les détails. "L'enjeu principal pour ces élections législatives pour notre neuvième circonscription est l'éducation", nous dit Khadija David, candidate indépendante à la 9e circonscription. Selon elle, "les frais de scolarité sont onéreux sur la neuvième circonscription". Cette candidate franco-marocaine issue de la société civile s'est présentée pour "changer les choses". Son programme tient en cinq points, dont le premier propose la gratuité de la scolarité dans les écoles française de la 9e circonscription. "En France, que l'on soit français ou étranger, l'école est gratuite. Elle devrait aussi l'être ici. Nous avons évalué le coût de la scolarité gratuite à 170 millions d'euros par an. Le premier rôle de l'Etat est de garantir l'éducation de ses citoyens", souligne-t-elle. Pour l'un de ses concurrents, Frédéric Elbar, candidat indépendant et ex-président de l'UMP (devenu Les Républicains) au Maroc, "les Français de l'étranger se sentent oubliés, négligés. Le seul contact avec leur patrie se fait à travers les services consulaires", nous dit-il. Une réalité qui se traduit notamment dans les rues, où le taux d'abstention dépasse 80% dans cette circonscription. "Très peu de gens étaient au courant pour les premières législatives des circonscriptions de l'étranger (en 2012, ndlr). Lors de cette élection, les deux candidats misent sur leur double nationalité comme un gage de confiance entre eux et les électeurs. "Les candidats qui se présentent ici ne doivent pas être de simples députés", nous dit Frédéric Elbar. "C'est la circonscription de l'étranger la plus importante pour la France. Les candidats doivent avoir une certaine clairvoyance et adopter une approche politique appropriée", explique-t-il. Une réaction qui fait directement référence à la présentation aux élections de la candidate Leila Aicha, accusée dans les médias d'avoir tenu des propos "pro Polisario". "Il y a des enjeux politiques dans cette élection. Et je peux comprendre que sa candidature fasse polémique", explique Elbar. Sa concurrente Khadija David a un avis plus tranché. "Personnellement, je n'ai pas trop compris La République en marche. En France, nous avons des centaines de circonscriptions, pourquoi avoir voulu la mettre dans cette circonscription où il y a le Maroc, qui représente un tiers des électeurs ? Nous avons une diplomatie française, et la diplomatie française soutient le Maroc. Un élu qui se présente dans cette circonscription se doit de respecter la position de la France à l'égard du Maroc et ne devrait pas être en contradiction avec celle-ci. C'est une faute politique de la part de la République en marche", a estimé Khadija David lors d'un entretien accordé à 2M.ma. Concernant le vote FN depuis le Maroc, et qui a scandalisé la presse marocaine, les deux candidats interrogés semblent être d'accord : "Au Maroc, des électeurs qui ont voté FN m'ont dit qu'ils n'étaient pas racistes et qu'ils étaient bien au Maroc, mais dans des pays étrangers, il y a souvent la préférence nationale, donc pourquoi on ne l'aurait pas en France ?", a confié Khadija David. Son concurrent Elbar, estime que "les 11 millions d'électeurs qui ont voté FN ne sont pas tous racistes. C'est un vote qui veut rejeter un système. J'imagine qu'une partie des gens qui ont voté FN depuis le Maroc voulaient exprimer leur ras-le-bol".