Khadija David, candidate aux législatives françaises (Indépendante) Elle s'appelle Khadija David et elle fait partie des 27 candidats aux élections législatives de la 9e circonscription des Français de l'étranger, qui auront lieu les 4 et 18 juin. À 35 ans, cette Franco-marocaine, non encartée, est directrice de la Politique de la Ville d'une commune de 70.000 habitants en région parisienne, après avoir été délégué du préfet à la préfecture de Bobigny. Elle nous explique son regard sur les besoins des Français du Maroc et les contours de son programme. Les Inspirations ECO : Pourquoi avez-vous choisi la 9e circonscription pour mener votre première campagne ? Et sous quelle étiquette ? Khadija David : Je suis une candidate indépendante et je suis plutôt centriste. Chacun des partis politiques français a toujours clamé : «Quand il y a une bonne idée si elle ne vient pas de notre camp, elle est à rejeter». Résultat : aucun des deux grands partis n'était présent au second tour. Concernant la 9e circonscription, cela faisait plus d'un an que je suis partie à la rencontre des Français du Maghreb et des pays de l'Afrique de l'Ouest, ce qui m'a permis de mieux connaître leurs difficultés et leur besoin. Quelles sont les principales difficultés des Français dans cette région du monde ? L'éducation est certainement le principal problème des Français dans le cas du Maroc, au point que plusieurs parmi eux n'ont pas les moyens de payer 40.000 DH pour les frais de scolarité de leurs enfants, sans compter d'autres dépenses. Vu de France, on pense que le Français de l'étranger est un riche expatrié. Or, la classe moyenne parmi les Français de l'étranger est la même qu'en France. Dans mon programme, je propose la gratuité des frais scolaires au nom du principe de l'égalité républicaine. En France les écoles privées sont subventionnées à hauteur de 7 milliards d'euros par l'Etat. On a estimé que la prise en charge gratuite de frais scolaires de tous les établissements français à l'étranger coûterait 170 millions d'euros. Investir dans l'éducation française est une richesse pour la France et son aura dans le monde. Qu'en est-il du système des bourses pour aider les Français aux ressources insuffisantes ? Dans les circonscriptions des Français de l'étranger, ce sont les plus modestes qui profitent de cette bourse. Pourtant, il y a plusieurs Français de la classe moyenne qui ne peuvent pas être éligibles à cette bourse et n'ont pas, en même temps, les moyens pour inscrire leurs enfants dans des écoles françaises. Je n'hésiterai pas à faire des propositions de loi pour obtenir la gratuité totale de l'enseignement des Français de l'étranger. Etant une candidate libre, je n'hésiterai pas à revenir vers les Français de la 9e circonscription pour leur expliquer qui n'a pas voté en faveur de cette gratuité. La sécurité sociale est aussi une question cruciale... Lors de mes nombreux voyages et tous les concitoyens que j'ai rencontrés, plusieurs ont exprimé leur incapacité à cotiser à la Caisse des Français de l'étranger. En tant que candidate, je propose qu'on mette en place une couverture médicale universelle qu'on revalorise les retraites. On se doit d'avoir le même système de protection sociale comme en France. Il y a plusieurs Français en difficulté ou en situation de précarité. Ce qui nécessite également la mise en place des conseillers juridiques au niveau des consulats pour informer les Français de leurs droits et leur expliquer les législations locales des pays où ils comptent s'installer. Ne pensez-vous pas que 27 candidats c'est beaucoup pour la 9e circonscription ? La 9e circonscription est constituée de 16 pays, mais le Maroc compte le tiers des Français dans cette région du monde. Chaque mouvement a placé un candidat, ce qui fait que les électeurs sont perdus entre le nombre de candidats et les candidatures qui ont soulevé une polémique, notamment celles de la République en Marche. Mais les Français ne veulent plus de ce genre d'incidents. Il faut remettre du lien entre la diaspora et la France, et permettre à la démocratie participative de fonctionner. Par exemple, un député a entre 130 et 160.000 euros de réserve parlementaire, de ce fait, les Français ont le droit de donner leur avis sur les associations et les projets qui ont obtenu un financement. Qu'on arrête de rendre visite aux Français une fois tous les cinq ans.