Alors que le variant Omicron prend de l'ampleur jour après jour dans le monde, la campagne de vaccination au Maroc, où un premier cas touché par le nouveau variant a été annoncé cette semaine, tourne au ralenti depuis plusieurs semaines. Une situation préoccupante face à un risque de recrudescence des cas, tenant compte de la rapidité de propagation de cette nouvelle souche. Même s'ils sont unanimes sur le caractère "léger" des symptômes du variant Omicron, les scientifiques marocains insistent sur les dangers que peut entraîner sa rapidité de transmission et sa capacité de mutation. Selon une récente étude réalisée par un groupe de chercheurs à Hong-Kong, le variant Omicron se multiplie 70 fois plus rapidement dans les bronches que la souche originale apparue en 2020 ou Delta. Dans une récente déclaration, le Ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a insisté sur l'importance de l'injection de la 3e dose du rappel. "Cette dose servira à renforcer l'immunité contre toutes les souches du Covid, y compris le variant Omicron avec un taux de 75%", a-t-il précisé.
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Le rappel du ministre trouve son explication dans les taux très bas de l'administration de la 3e dose constatés au Maroc. Au 17 décembre, 2,28 millions de personnes ont reçu une injection de rappel vaccinal, soit un taux de couverture d'à peine 6%, sur les 36,5 millions de populations au Maroc, et ce depuis le 4 octobre, date de lancement de cette troisième dose. Il en va de même pour les première et deuxième doses: un taux d'à peine 67% pour la D1, seulement 62% pour la D2. La plupart des experts nationaux insistent, dans le contexte actuel, de concentrer les efforts sur la primo-vaccination des 40 ans et plus, pas encore immunisés contre les formes graves de la maladie, l'administration de la deuxième injection pour les primo-vaccinés, ainsi que sur l'importance de la 3e dose pour les populations vulnérables : personnes porteuses de maladies chroniques et les personnes âgées de plus 65 ans, comme recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Importance de la D3 : des chiffres éloquents Lors du 37ème Congrès Médical National hybride, organisé les 10 et 11 décembre par la Société marocaine des Sciences médicales (SMSM), Le professeur Hicham Afif, membre du comité national scientifique et technique a révélé les résultats d'une étude nationale qui confirment le caractère décisif de la 3e dose du rappel. Durant la 3e vague du variant Delta, les autorités sanitaires ont noté que plus 82% des décès dus à une infection à la Covid-19 ont été enregistrés parmi des personnes non vaccinées, celles n'ayant pas complété leur schéma vaccinal ou n'ayant pas pris la 3e dose du rappel, après 5 mois de la deuxième injection. "Les experts marocains ont étudié les décès enregistrés durant la troisième vague (...) 84% à 85% avaient des comorbidités et seulement 15% n'en avaient pas. Nous avons également constaté que 90% étaient âgés de plus 55 ans " a-t-il expliqué. Et de poursuivre, "En troisième lieu, il s'est avéré que la plupart des personnes vaccinées qui ont hospitalisées avaient leur dernière dose il y a plus de quatre mois, voir six". Des données qui appuient la décision du Maroc de généraliser l'administration de la dose de rappel vaccinal. * Omicron made in Morocco: Comment un variant peut-il se développer localement? Les réponses de l'expert