Pour célébrer l'excellence scientifique au féminin et mettre en lumière d'éminentes chercheuses, la Fondation L'Oréal et l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ont organisé, mardi 7 décembre 2021, le "Festival pour les Femmes et la Science". "Pour démontrer à quel point la science a besoin de diversité et d'inclusion, la Fondation L'Oréal et l'UNESCO organisent cet événement unique pour défendre les femmes dans les domaines de la science, de la technologie et de l'innovation, et pour célébrer des chercheuses et scientifiques parmi les plus inspirantes au monde", a indiqué l'UNESCO sur son site web. Durant cette journée, 40 intervenantes de divers horizons ont pris part à des conférences, des interviews et des tables rondes diffusées en ligne, puis mises à disposition du grand public sur une plateforme dédiée à cet effet. L'événement a été l'occasion d'engager une réflexion autour de deux questions centrales que la crise du coronavirus a mis en lumière : Quel rôle les femmes scientifiques joueront-elles dans la définition de nouveaux agendas de recherche médicale et dans la conception de nouveaux systèmes de santé ? Et comment faire en sorte que les chercheuses contribuent pleinement à la révolution numérique, en s'assurant que les avancées soient profitables à tous ? "La pandémie et les confinements successifs ont mis au jour les disparités qui existent dans le système scientifique et ont encore creusé les différences femmes-hommes", explique un communiqué des organisateurs. La même source rapporte que "plusieurs études ont montré que les femmes scientifiques, en particulier celles ayant de jeunes enfants ou en début de carrière, ont été touchées de manière disproportionnée par la pandémie", rajoutant que "les chercheuses ont été invisibilisées dans les processus décisionnels, les instances dirigeantes et dans les médias, alors même qu'elles ont été en première ligne de la lutte contre la pandémie et qu'elles ont joué un rôle essentiel, à travers le monde, pour faire progresser les connaissances sur le virus, pour soigner les patients et développer des vaccins". Et de rajouter que les femmes restent sous-représentées "aux plus hauts niveaux" de la recherche scientifique. "Aujourd'hui seulement 33 % des chercheurs dans le monde sont des femmes, selon le dernier rapport de l'UNESCO sur la science. Cette évolution est encore trop lente : des barrières importantes persistent et le plafond de verre reste une réalité dans la recherche. L'accès des femmes aux plus hauts niveaux de responsabilité et de reconnaissance est encore rare", estiment les organisateurs en illustrant par des chiffres : Seuls 2,4 % des brevets déposés en Europe entre 2013 et 2016 l'ont été par des femmes, que ces dernières ne représentaient que 19 % des inventeurs en 2019 et qu'elles représentent moins de 4 % des lauréats des prix Nobel scientifiques. "Convaincues que le monde a besoin de science et que la science a besoin des femmes, la Fondation L'Oréal et l'UNESCO sont engagées depuis plus de 20 ans à promouvoir les femmes scientifiques, pour les rendre plus visibles, faire connaître leur talent et inspirer des vocations parmi les jeunes générations", poursuit le communiqué. Chaque année, la Fondation L'Oréal et l'UNESCO célèbrent l'excellence scientifique de cinq éminentes chercheuses, chacune issue d'une grande région du monde, et soutient plus de 250 jeunes femmes scientifiques partout dans le monde. Depuis la création du programme Pour les Femmes et la Science en 1998, 122 lauréates et plus de 3 800 jeunes scientifiques talentueuses, doctorantes et post-doctorantes, ont été accompagnées et honorées dans plus de 110 pays et régions du monde, conclut le communiqué.
* L'Oréal-Unesco récompense cinq femmes scientifiques dont deux marocaines