La Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l'Unesco a dévoilé, mardi, les premières actions officiellement approuvées dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l'océanologie au service du développement durable, 2021-2030 (Décennie de l'océan). "De la restauration de la Grande Barrière de Corail à la cartographie à haute résolution de 100% des fonds océaniques, ces programmes et contributions innovants constituent la première série d'actions de la Décennie de l'océan qui contribueront à offrir l'océan que nous voulons d'ici 2030", a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l'Unesco, à l'occasion des célébrations de la Journée mondiale de l'océan. Menées par divers promoteurs issus de la science, du gouvernement, de la société civile, des agences des Nations Unies, du secteur privé, de la philanthropie et des organisations internationales, ces actions phares de la Décennie des océans se caractérisent par leur vaste portée géographique, indique l'organisation onusienne basée à Paris. Soumises à un processus de sélection compétitif avec plusieurs centaines de candidatures, les actions retenues ont été sélectionnées en vertu de l'accent mis sur les solutions et leur capacité à accélérer les progrès dans les connaissances océaniques pour le développement durable et leur utilisation ; pour leur utilisation de technologies innovantes ; pour leurs efforts transdisciplinaires de conception de solutions par la coopération entre scientifiques et utilisateurs des connaissances océaniques ; et pour leur respect de l'inclusion, de l'autonomisation des femmes, des professionnelles en début de carrière et des détenteurs de connaissances autochtones dans toutes leurs activités. La diversité thématique des actions approuvées se reflète dans les initiatives visant à développer la recherche en eaux profondes et l'exploration de la mystérieuse zone crépusculaire de l'océan (de 200 à 1 000 mètres) ; dans le développement de connaissances et de solutions pour réduire les multiples pressions exercées sur les écosystèmes marins, notamment le changement climatique, la perte de biodiversité, le bruit sous-marin ou la pollution ; dans l'utilisation de technologies innovantes pour collecter des données sur l'état de l'océan et utiliser ces données pour prendre des décisions concernant sa gestion ; et par les mesures visant à améliorer la gestion durable et la résilience des stocks de poissons, explique l'Unesco. Les valeurs culturelles de l'océan sont un thème transversal à de nombreuses actions de la Décennie, avec des initiatives spécifiques visant à améliorer la connaissance de l'océan de par le monde, ainsi qu'un axe de travail spécifique visant à libérer les connaissances et les avantages de l'océan pour les petits Etats insulaires en développement (PEID) du Pacifique. Une série d'actions de développement des capacités vise à garantir que personne ne soit laissé pour compte au cours des dix prochaines années, grâce à des initiatives visant à favoriser l'inclusion dans l'océanographie des hommes, des femmes, des générations et des zones géographiques. "Les centaines de réponses au premier appel aux actions de la Décennie témoignent du succès et de l'énorme intérêt suscité par ce mouvement mondial. Ces premières actions ne sont que les premiers éléments constitutifs de la Décennie - il y aura de nombreuses occasions de s'engager", a expliqué Vladimir Ryabinin, Secrétaire exécutif de la COI, cité dans le communiqué. Une Alliance pour la Décennie visant à stimuler le soutien financier aux programmes océanographiques a été créée avec la participation des chefs d'Etat de la Norvège, de Monaco, du Portugal et du Kenya, et comprendra également des représentants de la philanthropie et des industries océaniques. Contribuant au Programme 2030 des Nations Unies pour le développement durable, la Décennie de l'océan reconnaît la nécessité de transformer la manière dont nous développons et utilisons les connaissances océaniques afin de renforcer le rôle de l'océan en tant que vecteur de croissance économique durable et équitable.