En France, l'ensemble des adolescents de 16 à 18 ans pourraient avoir droit aux vaccins contre le Covid-19 à partir de juin prochain, a déclaré vendredi, Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale du pays. "Les 16-18 vont être vaccinés assez vite (...), courant juin cela sera faisable", a estimé sur BFMTV le Pr Fischer. "Le 31 mai, c'est les 18 (tous les majeurs pourront se faire vacciner sans condition à partir de cette date, ndlr), mais très vite après, je pense que les 16-18 seront également inclus", a-t-il ajouté. Pour l'instant, les seuls mineurs qui peuvent se faire vacciner contre le Covid en France sont ceux de 16 à 18 ans atteints de certaines maladies graves (environ 10.000 à 20.000 personnes selon les autorités) ou proches de personnes immunodéprimées. Parmi les quatre vaccins disponibles dans l'Union européenne, seul celui de Pfizer/BioNTech est autorisé à ce stade pour les 16-18 ans. Pfizer-BioNTech a en outre déposé une demande d'autorisation de son vaccin pour les 12-16 ans en Europe, après l'avoir obtenue en Amérique du Nord. Interrogé sur les 12-16 ans, le Pr Fischer a jugé qu'il ne serait "peut-être pas déraisonnable d'envisager" de les vacciner "à la rentrée scolaire", après les vacances d'été. "Notre conseil y réfléchit", a-t-il dit. "Pour l'instant c'est au stade de la réflexion, mais ça me paraît une réflexion intéressante". Pour les 12-16 ans, "on commence à avoir des données, il y a eu des essais cliniques (...) avec le vaccin Pfizer qui montrent une excellente efficacité et une très bonne sécurité". "Les Etats-Unis et le Canada sont les deux premiers au monde à débuter ces jours-ci la vaccination" de cette classe d'âge, a noté le Pr Fischer. Enfin, pour les moins de 12 ans, ce n'est "pas à l'ordre du jour, parce qu'on n'a pas de donnée d'aucune sorte en terme de sécurité et d'efficacité" des vaccins. "Il y a des essais cliniques qui débutent, mais si jamais il devait y avoir vaccination des enfants, ce n'est probablement pas avant le début de l'année 2022", a assuré l'immunologue. Selon lui, l'intérêt de vacciner les enfants et les ados est double: à la fois pour eux et la collectivité. "Même si les enfants sont beaucoup moins touchés par le Covid, avec très peu de formes graves, il y a quand même une maladie spécifique aux enfants (proche de la maladie de Kawasaki, ndlr), une inflammation déclenchée par le virus, qui a touché quand même 500 enfants en un an en France", a-t-il rappelé. "Par ailleurs, les enfants contribuent à la circulation du virus, donc vacciner les enfants, dans le cadre de l'immunité de groupe, serait un facteur favorable", a-t-il jugé. "Mais il faut pour ça que tous les adultes se vaccinent, on ne va pas vacciner les enfants à la place des adultes, ça n'aurait aucun sens", a-t-il nuancé. La vaccination des moins de 18 ans contre le Covid-19 se fera "peut-être" mais "pas tout de suite", avait de son côté déclaré lundi le ministre de la Santé Olivier Véran sur BFMTV.